Le Premier ministre technocrate déçoit ses citoyens
Indiquant qu'il n’y avait pas de majorité au Parlement pour adopter la révision de la loi électorale, le Premier ministre Dacian Cioloş a préféré y renoncer mardi. Ce faisant, il occulte délibérément l’une des revendications des protestations citoyennes du mois de novembre, critique le portail Ziare :
«Sauf le respect qu'on lui doit, il faut rappeler à ce gouvernement qu’il a été institué après la vague de protestations qui avait poussé à la démission le gouvernement précédent. Or ce mouvement de contestation n’avait pour autre but que de contraindre la classe politique à mener des réformes fondamentales et d'empêcher les accords politiques secrets. … Cioloş avait l’occasion de faire preuve de courage et de corriger un déficit fondamental, à savoir le pouvoir excessif du Parlement. … Mais Cioloş n’a même pas négocié ; qu’avait-il donc à perdre ?»
Le gouvernement Cioloş garrotté par les partis
Le rétropédalage du Premier ministre intérimaire Dacian Cioloş montre bien combien la marge de manœuvre du gouvernement technocrate est limitée, analyse le journaliste Ion Ionita sur la plate-forme de blogs Adevărul :
«Tout gouvernement agit en fonction du soutien politique dont il dispose. La technocratie ne se soucie pas des voix des électeurs, encore moins quand un cabinet est mis en place dans des conditions aussi particulières. Nous voyons désormais ce qu’il en est. Si le gouvernement Cioloş existe, c’est parce que les deux grands partis politiques PSD et PNL ont préféré renoncer temporairement au pouvoir afin d’apaiser la contestation du mois de novembre. … Mais ce gouvernement ne pourra mener aucune réforme. Il est simplement instrumentalisé par les deux partis afin de régler des problèmes administratifs urgents et d’organiser les prochaines élections [novembre 2016].»