Un rapport accablant pour Cameron et son intervention en Lybie
Au Royaume Uni, un rapport parlementaire de la commission des affaires étrangères de la Chambre basse reproche de graves erreurs à l'ancien Premier ministre britannique David Cameron dans la guerre en Libye, en 2011. D'après ce document, la stratégie militaire de la Grande-Bretagne s'est appuyée sur des estimations erronées. Ce dossier vient corroborer le caractère impulsif de Cameron, déplorent certains éditorialistes. D'autres saluent la Grande-Bretagne pour sa volonté réitérée de remettre en cause les interventions discutables.
L'impulsivité de Cameron, son pire défaut
La question libyenne n'est pas la seule erreur de parcours de l'ancien Premier ministre britannique qui trahisse son approche court-termiste, fustige The Guardian :
«Le rapport s'inscrira parfaitement dans le portrait que les historiens dresseront de Cameron : un dirigeant qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, réagissant sous le coup de l’émotion et faisant le strict nécessaire pour se sortir d’une situation fâcheuse, tout en évitant d'aller au fond des choses. Dans l’agitation quotidienne de l’agenda politique britannique, cette attitude n’était pas forcément néfaste, elle a même joué en sa faveur, car elle le rendait réactif. Malheureusement, lorsqu’il en allait de la vie ou de la mort d'individus, cette approche s'est avérée désastreuse. Mais bien que l’intervention en Libye ait été une hécatombe, ce n’est pas ce qu’on retiendra de Cameron. Ce dont on se souviendra en premier lieu, ce sera du Brexit et du fait d’avoir joué avec le feu sur une question aussi fondamentale que le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE.»
La Grande-Bretagne, un exemple d'autocritique
La Vanguardia tire sa révérence à la démocratie britannique, qui réussit selon elle à demander aux dirigeants politiques à répondre de leurs actes :
«Si la maturité d'une société se mesure à sa capacité d'autocritique envers ses agissements actuels et récents, il ne fait pas de doute que le Royaume-Uni constitue un exemple. Pas plus tard qu'au mois de juillet, un rapport de Sir John Chilcot s’attaquait durement à l'ancien Premier ministre Tony Blair pour la guerre en Irak en 2003. … Cette fois, c’est au tour du Comité des affaires étrangères du Parlement d'accabler David Cameron pour son intervention de 2011 en Libye, dans un rapport publié hier.»