La Pologne s'oppose à la déclaration de Rome
La Première ministre polonaise Beata Szydło menace de bloquer la déclaration commune des Etats de l’UE à l’occasion des 60 ans du traité de Rome, alors que le texte a déjà reçu l’aval de l’ensemble des gouvernements nationaux. Elle exige que le document mette davantage en exergue l’unité de l’UE. La presse polonaise s’irrite de ce que Varsovie veuille encore torpiller l’UE, pour des raisons qu’elle juge uniquement liées à la politique intérieure polonaise.
C'est le PiS qui sape l'UE
Szydło affirme agir afin de préserver l’unité de l'UE ? Ridicule, rétorque Adam Szostkiewicz sur son blog hébergé par le site Polityka :
«On peut opposer quelques faits aux requêtes présentées par le PiS : le parti affirme avoir l’unité européenne à cœur ? Alors pourquoi le gouvernement Szydło fait-il tout pour diviser l’Union ? La récente visite de Kaczyński à Londres, avant le début des négociations entre l’UE et la Grande-Bretagne sur les conditions du Brexit, illustre clairement la déloyauté du PiS vis-à-vis de l’UE. La Pologne de Kaczyński inflige un revers à Bruxelles, tandis que l’Union, sous l’égide de Donald Tusk, s’efforce de créer les meilleures conditions possibles pour les prochaines négociations.»
Vers une nouvelle déconvenue sur la scène internationale
Szydło veut juste marquer des points en Pologne, selon Gazeta Wyborcza :
«La réalité, cependant, c’est que la déclaration de Rome a été minutieusement élaborée par des experts issus de différents pays de l’UE, et ce au terme de négociations fastidieuses. … Tout cela a pourtant été ficelé à la dernière minute, et la Première ministre Beata Szydło le sait très bien. Mais après le sommet de Rome, elle peut rentrer raconter des sornettes à ses électeurs en Pologne, en leur disant que seule une position stricte de Varsovie, motivée par le président du parti Jarosław Kaczyński, peut impressionner l’Europe. La politique étrangère du PiS est donc uniquement guidée par des considérations de politique intérieure. Ceci montre toute l’indigence du parti et de notre pays - comme lors de la récente élection de Donald Tusk au Conseil européen.»