Le président polonais veut réviser la Constitution du pays
Le président polonais Andrzej Duda a déclaré mercredi vouloir organiser un vote national sur la Constitution en 2018. Il affirme que les Polonais ont le droit de se prononcer sur la nécessité de modifications constitutionnelles. Une proposition qui divise la presse polonaise.
Empêcher toute immixtion de l'UE
La rédactrice en chef du site d'information progouvernemental wpolityce.pl juge qu'il est grand temps d'adopter une nouvelle Constitution :
«Aujourd'hui, 100 ans après la restauration de notre indépendance, près de 30 ans après la prétendue libération du joug soviétique, l'heure est venue de procéder à une nouvelle révision du droit polonais. La Constitution, qui a renforcé les corporatismes de la 'table ronde' et avalisé le post-communisme, ne protège pas entièrement les intérêts du peuple polonais. Il existe par ailleurs une nouvelle menace aujourd'hui, une nouvelle tentative visant à ébranler notre souveraineté. Il est temps de remédier à cela. Les attentes de l'UE vis-à-vis de ses Etats membres sont de plus en plus importantes. La Constitution doit protéger nos intérêts de façon résolue, servir de rempart face au 'droit secondaire' de l'UE et ne tolérer aucune atteinte à notre souveraineté législative et nationale.»
Comme si des criminels réformaient le droit pénal
Gazeta Wyborcza voit dans cette proposition une véritable insulte :
«Il était déjà suffisamment grave que le président Andrzej Duda mente éhontément aux citoyennes et citoyens lorsqu'il a évoqué le 3 mai, depuis la Place du château de Varsovie, les 'acquis de la Constitution de 1997 qui ont prévalu pendant 20 ans'. Le président devrait savoir mieux que personne que la Constitution n'a prévalu que 18,5 années, avant d'être brutalement bafouée en novembre et décembre 2015 par un certain Andrzej Duda - un président qui, sur injonction d'un parti [le PiS au pouvoir], n'a pas respecté l'obligation qui lui incombait d'accepter la prestation de serment des juges constitutionnels élus. ... Pire encore, il vient d'annoncer que le PiS désire entamer un débat sérieux sur la Constitution ; cela ressemble à une annonce faite par une association de receleurs, de voleurs et d'escrocs affirmant qu'il est temps de se soucier enfin du droit pénal. C'est une insulte faite aux citoyennes et citoyens de la République.»