La Lituanie doit-elle faire appel à la main d'œuvre étrangère ?
Depuis que la Lituanie est membre de l'UE, ses citoyens sont de plus en plus nombreux à émigrer dans d'autres Etats de l'Union, Irlande et Grande-Bretagne notamment. Les jeunes sont les premiers à faire leurs bagages, privant le pays de ses forces vives. Les médias lituaniens sont divisés sur la possibilité d'encourager l'immigration pour remédier aux effets de l'exode.
La Pologne, championne de l'immigration
La Lituanie doit s'inspirer de la politique migratoire d'autres pays, préconise l'historien Alvydas Nikžentatis sur le portail 15min, suggérant l'exemple polonais :
«La Pologne a autorisé l'immigration de plus d'un million d'Ukrainiens sur son territoire. Une décision dont se réjouissent l'économie polonaise et les politiques du pays. De leur point de vue, ceci a permis de sauver le système de retraite de la faillite. ... Tandis que la Lituanie reste divisée sur la question de l'immigration ukrainienne, la Pologne accueille à bras ouverts les Ukrainiens initialement disposés à venir chez nous. En fin de compte, nous courons à notre ruine.»
Renoncer à la main d’œuvre étrangère
Favoriser l'immigration d'une main d’œuvre bon marché ne résoudra pas les problèmes de la Lituanie, écrit l'économiste et ex-eurodéputée Margarita Starkevičiūtė dans Lietuvos žinios :
«Ceci ne ferait qu'amplifier les problèmes sociaux, ce dont souffriraient nos concitoyens. L'immigration d'une main-d'œuvre meilleur marché empêcherait l'augmentation du salaire moyen dans le pays. Les entreprises qui emploient de nombreux travailleurs immigrés mènent une concurrence déloyale par rapport à celles qui emploient du personnel lituanien. De plus, les immigrés seront exploités, car ils se satisferont de salaires bien plus faibles. ... Il convient par ailleurs de clarifier comment l'on compte apporter une couverture sociale aux immigrés et les intégrer au système de retraites. Et s'ils décident de faire venir leurs familles, ils voudront à juste titre préserver leur propre culture et que leurs enfants aient la possibilité d'apprendre leur langue maternelle. Tout cela au frais de notre Etat.»