Les Néerlandais tiennent-ils vraiment à la confidentialité ?
Mercredi, les Néerlandais seront appelés aux urnes pour se prononcer sur une loi, en vigueur depuis le début de l'année, autorisant les services secrets à conserver et à exploiter pendant trois ans les données de communication des citoyens, et ce, indépendamment de tout soupçon précis. Si 30 pour cent des votants lui sont défavorables, elle devra être renégociée. Les commentateurs néerlandais saluent le débat.
Vers un contrôle absolu
Dans NRC Handelsblad, le chroniqueur Maxim Februari pointe le risque de dérive vers un Etat policier :
«Le problème fondamental est que dans leur lutte contre le terrorisme et la criminalité, les gouvernements adoptent des solutions qui rendent la vie moins sûre. Pour une transparence parfaite des citoyens de la société, ces gouvernements revendiquent une plus grande opacité s'agissant de leurs activités de contrôle. Et pour interdire encore plus de choses aux citoyens et à la société, ils s'octroient des pouvoirs de plus en plus étendus. Bientôt, il n'y aura plus de terroristes, mais nos communications téléphoniques transiteront par les bureaux d'Erdoğan, de Poutine ou de Trump.»
Soyez vigilants !
De Volkskrant se félicite que la loi fasse l'objet d'une discussion aussi approfondie :
«La question de fond est de savoir ce qui doit primer : la sécurité nationale ou la protection des données des utilisateurs d'Internet. Tout le monde ou presque est convaincu que la loi sur le renseignement doit être révisée. ... La nouvelle loi permettra de suivre à grande échelle les données échangées sur Internet. Aussi logique que cela puisse paraître, il n'y a toutefois aucune raison de prendre à la légère des conséquences possibles. ... Ce référendum a déclenché dans la société un débat qui sensibilisera à la vigilance.»