La Suède durcit sa politique migratoire
Les sociaux-démocrates au pouvoir en Suède entendent durcir le droit d'asile par le biais de mesures plus strictes contre les demandeurs d'asile déboutés. Une proposition présentée vendredi prévoit notamment qu'une nouvelle demande d'asile ne puisse être déposée que dans un délai minimal de huit ans après la première. Un projet qui passe mal auprès des éditorialistes suédois.
Ne pas suivre les mauvais exemples
Le quotidien Aftonbladet met en garde contre les conséquences d'une telle politique :
«La suspension du regroupement familial, en plus d'être une mesure indigne, complique aussi considérablement l'intégration. Plus aberrante encore, l'idée de priver les enfants [des demandeurs d'asile déboutés] du droit à la scolarisation. Il se peut que cette nouvelle politique d'asile suédoise ne soit pas fondamentalement différente de celle que mènent les pays voisins. Mais nous aurions tort de nous aligner sur le niveau le plus bas. Et il ne faudra jamais remettre en question le droit d'asile. »
Les sociaux-démocrates versent dans la nostalgie
Les sociaux-démocrates suédois appuient leur politique d'asile sur la notion de 'Volkshem', ou 'Foyer du peuple', une métaphore politique utilisée dans les années 1930 et 1940 pour illustrer la volonté de mettre en place un Etat providence. Cette référence passéiste ne peut convenir aux projets du gouvernement, pointe Dagens Nyheter :
«Il est à craindre que les sociaux-démocrates commencent à argumenter sérieusement que la clé de l'avenir est dans le passé. ... Le chef du gouvernement, Stefan Löfven, évoque lui-même un retour à la politique traditionnelle. ... Il parle de société forte. De 'Volkshem'. D'ordre et de sécurité. Mais le 'Volkshem' a vu le jour à une époque où il paraissait encore possible d'instaurer une société homogène en effectuant un contrôle rigoureux aux frontières. Heureusement, ces temps sont révolus.»