Pologne : la colère des parents d'enfants handicapés
En Pologne, les parents d'enfants handicapés occupent le parlement depuis cinq semaines pour réclamer une hausse des allocations de l'Etat. Celles-ci s'élèvent actuellement à 350 euros par mois pour un parent soignant, et s'arrêtent aux 18 ans de l'enfant. Invoquant des caisses vides, le gouvernement refuse d'accorder une revalorisation. La presse polonaise est divisée sur ce conflit.
Le gouvernement doit faire revenir le calme
Sur le portail wPolityce.pl, le chroniqueur proche du gouvernement Konrad Kołodziejski reproche aux parents insurgés une démarche pernicieuse et appelle le gouvernement à les rappeler à l'ordre :
«Face à des personnes imperméables à toute argumentation, qui se montrent malveillants et qui cherchent par leur action à terroriser les autres, il existe deux stratégies : soit intervenir avec fermeté pour défendre l'ordre public, soit ne leur prêter aucune attention, pour ne pas encourager d'autres actions comparables. Pour l'instant, le gouvernement a opté pour la seconde stratégie. Probablement pour ne pas entrer dans le jeu de l'opposition, qui le provoque en n'attendant qu'une chose : la répression violente. Or quand je vois les situations embarrassantes à l'assemblée, je me demande de plus en plus souvent si c'était le bon choix.»
Le PiS a sous-estimé les Polonais
Gazeta Wyborcza indique que le conflit se traduit par un léger recul dans les sondages d'intention de vote pour le PiS :
«Le PiS est parti du principe que les Polonais se souciaient peu de ce groupe de la société, laissé pour compte depuis des années. Des enquêtes commanditées par le parti corroboreraient cette position. Or sa stratégie reposait sur l'hypothèse selon laquelle les Polonais partageraient la bassesse et le cynisme du parti qui les gouverne. Et que si le PiS ne s'émouvait pas des difficultés que rencontrent les personnes en situation de handicap, les Polonais ne devraient pas non plus s'en émouvoir. Une stratégie qui s'est avérée être une erreur.»