Litige frontalier : la Slovénie veut porter plainte contre la Croatie
La Slovénie entend déposer une plainte contre la Croatie devant la Cour de justice de l'UE, car Zagreb ne reconnaît pas le verdict prononcé par le tribunal d'arbitrage en 2017 sur la question. La Commission européenne, qui conformément à ses règles de conduite est tenue de prendre position, a jugé préférable de se poser en médiatrice plutôt que de soutenir Ljubljana. Les médias slovènes réagissent.
La Commission aurait dû annoncer la couleur
Delo, à l'image du chef de gouvernement slovène, est déçu par la Commission :
«Miro Cerar a attiré l'attention hier sur la passivité de la Commission européenne dans les dossiers où celle-ci aurait dû prendre clairement position, eu égard au respect du droit international et européen. Un jugement sévère mais justifié, au vu de la situation. De son point de vue, l'action de la Commission est inquiétante pour la Slovénie, mais aussi pour tout pays susceptible de se retrouver dans une situation similaire. C'est-à-dire quand un pays attend de l'UE qu'elle observe une attitude légitime mais redoute que la politique ne prenne le pas sur le droit. Il ne saurait y avoir de précédent plus néfaste.»
Les citoyens des deux pays sont perdants
Face à l'obstination de Ljubljana et Zagreb, Dnevnik fait part de sa frustration :
«Moins d'un an après l'annonce du verdict du tribunal d'arbitrage, les relations slovèno-croates restent aussi glaciales qu'auparavant. ... On aurait pu penser que le chef de gouvernement croate, Andrej Plenković, se réjouirait de son intransigeance, ou bien que son homologue slovène, Miro Cerar, en ferait de même. Or aucun des deux dirigeants ne crie victoire. Car il n'y a aucun vainqueur dans ce conflit. Les habitants des deux pays, qui aspirent pour la plupart à la résolution définitive de cet interminable conflit, sont les perdants.»