Slovénie : répression d'une milice civile
Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d'enregistrements vidéo d'une milice civile armée, la police slovène a arrêté l'ex-candidat à la présidentielle Andrej Šiško. Le leader du mouvement d'extrême droite Slovénie unie y avait était clairement identifié comme le meneur de la troupe. Quelle est la gravité de cet épisode ?
Un trublion d'extrême droite incite à la haine et à la violence
Večer voit dans cet incident un signe dangereux de la radicalisation de la société :
«A une époque où l'extrémisme se répand comme une traînée de poudre et où la sécurité n'est plus une évidence dans un monde qui déraille, même ceux qui, jusqu'à présent, au nom de Šiško, portaient les yeux au ciel avec lassitude, prendront la mesure du danger qu'il représente. Cette fois-ci, la troupe qui jouait aux soldats était menée par Šiško, mais demain, c'est quelqu'un d'autre qui pourrait s'essayer en meneur d'hommes. Et même si le Parquet ne considère pas cet entraînement comme un délit et n'y voit pas le début d'un coup d'État, le spectacle que Šiško a donné à voir n'en reste pas moins une incitation à la violence et à la haine.»
Ce que la Slovénie peut apprendre de Chemnitz
Au chapitre de la gestion des démonstrations de racisme, la Slovénie devrait s'inspirer de la réaction allemande aux émeutes de Chemnitz :
«Il n'y a pas de différence entre les manifestants de Chemnitz et les hommes de Šiško. Ce sont des racistes qui manifestent ouvertement leur haine et dont la xénophobie représente sans aucun doute une menace potentielle pour la démocratie, l'ordre public et la paix. Mais même en Allemagne, un pays qui a un passé nazi et probablement la législation la plus stricte de l'UE dans ce domaine, ces agissements ne suffisent pas pour une arrestation. Pour cela, il faudrait que les hommes commettent un crime. Mais indépendamment de l'arrestation de Šiško, une autre chose importe : que la société civile apprenne à réagir à de tels événements, comme on l'a vu en Allemagne.»