On criminalise les migrants
Le décret "sécurité et migrants" est une abomination, écrit le juriste Fulvio Vassallo Paleologo dans Il Manifesto :
«L'intitulé trahit déjà le caractère répressif de la loi. ... Or celle-ci est dépourvue du caractère de nécessité et d'urgence qui légitimerait le recours à un décret d'urgence. Elle tend à criminaliser ceux qui apportent leur secours et ceux qui sont secourus en mer, tout en excluant la moindre perspective de régularisation et d'entrée légale sur le territoire. ... Les points principaux du nouveau décret constituent une atteinte au rôle de garantie de la juridiction et une négation des principes fondamentaux ancrés dans la Constitution italienne.»
L'Italie malmène ses partenaires européens
Aucun pays de l'UE ne peut réduire la question des réfugiés et des migrants au seul aspect sécuritaire, prévient El Mundo :
«Le décret défendu par Salvini altère la législation relative à l'accueil des réfugiés et limite leur protection humanitaire. Les démocraties européennes sont dans l'obligation de réguler l'immigration de manière ordonnée. Un Etat qui réduit l'immigration au seul aspect sécuritaire et criminalise les étrangers contribue à brusquer les autres - à plus forte raison lorsque cet Etat est un membre fondateur de l'Union.»
Rome signe l'arrêt de mort des réfugiés
Panama a indiqué avoir retiré son pavillon à l'Aquarius sous la pression de Rome. Une décision dont s'indigne Mérce :
«L'Aquarius, affrété par SOS Méditerranée et Médecins Sans Frontières (MSF), était le dernier navire civil à secourir des réfugiés en Méditerranée. Depuis qu'il a débuté ses activités en 2016, il a sauvé de la noyade des milliers de réfugiés. ... Alors que de moins en moins de personnes cherchent à rallier l'Europe, le nombre de morts ne cesse d'augmenter lors des traversées. Si l'on interdit à l'Aquarius de reprendre la mer, le nombre de victimes augmentera encore. L'Italie, en convainquant Panama de priver le bateau de son pavillon, a signé l'arrêt de mort de plusieurs milliers de personnes, et sacrifié son humanité sur l'autel d'intérêts politiques à court-terme.»