Bucarest entrave un peu plus la lutte anticorruption
Par le biais d'un décret d'urgence, le gouvernement roumain a amendé la réforme de la justice qu'il venait d'adopter. Pour pouvoir officier au sein du Parquet général, du Parquet anticorruption (DNA) et du service antiterroriste, les enquêteurs devront avoir une certaine ancienneté. La mesure étant rétroactive, 50 agents seront mis sur la touche. Les éditorialistes y voient une grave atteinte à la lutte anticorruption dans le pays.
Un travail d'enquête paralysé
La DNA cessera dorénavant son travail dans de nombreux dossiers, estime le portail G4 Media :
«Par le biais de ce décret d'urgence, les avocats des accusés pourraient contester certaines procédures devant la Cour, car les enquêteurs de la DNA ne remplissent plus les provisions légales à leur nomination. ... Que feriez-vous aujourd'hui si vous étiez enquêteurs ? Prendriez-vous le risque de voir le travail d'investigation de plusieurs mois, voire de plusieurs années, réduit à néant ? ... On peut gager que non, du moins tant que votre position juridique au sein de la DNA n'aura pas été clarifiée. Or cela signifie, pour le travail de l'institution, une longue pause. La DNA se trouve actuellement dans un état de paralysie et de désordre total, et cela n'est pas près de changer.»
Le gouvernement neutralise des institutions clés
Le portail Digi 24 appelle Bruxelles à suivre la Roumanie de près désormais :
«L'UE doit être consciente du fait que son acceptation tacite du petit jeu politique à Bucarest ne produira rien de bon ; que la coalition gouvernementale fourrage dans les textes de lois afin de servir ses intérêts personnels. En dépit du discours officiel, il ne s'agit pas là d'une 'procédure parlementaire' qui serait simplement mise en œuvre. ... L'objectif poursuivi ici est surtout de paralyser des instituions clés, qui auraient été sinon en mesure de bloquer les processus législatifs abusifs.»