Le chef du renseignement allemand poussé vers la sortie
Hans-Georg Maaßen, président du principal service secret allemand, l'Office fédéral de la protection de la constitution, sera finalement mis à la retraite d'office. En cause, son discours de départ, dans lequel il reproche au SPD des tendances radicales et maintient ses déclarations controversées sur les débordements d'extrême droite lors des manifestations à Chemnitz, début septembre. Une éviction qui fait couler beaucoup d'encre.
Des services bien vite oubliés
Neue Zürcher Zeitung trouve injuste le traitement réservé à Hans-Georg Maaßen :
«L'homme qu'une grande partie des médias dépeint comme un danger pour la démocratie a en réalité davantage contribué à la sécurité du pays que n'importe qui d'autre ou presque. Reste à élucider ce que Maaßen va faire désormais. A 55 ans, il est trop jeune pour partir à la retraite. Dans le verbatim de son discours, il dit ne pas exclure une vie en dehors de la fonction publique, par exemple dans la politique. Reste à savoir à qui il compte proposer ses services. La CDU, dont il est membre depuis des décennies, pourrait difficilement lui proposer un poste intéressant. ... Aucun partenaire de coalition, pas même le FDP, ne pourrait l'accepter. Sinon il y a l'AfD. Gagner Maaßen à sa cause serait pour l'AfD le super jackpot. Pour lui, ce serait un suicide.»
Un homme dangereux
L'AfD est le seul parti à pouvoir se frotter les mains, commente Zeit Online :
«L'extrême droite a trouvé en la personne de Maaßen un martyr, un homme 'loyal' qui reste droit dans ses bottes sans renier ses convictions. C'est là que la situation devient dangereuse. Car la sécurité est aussi le fruit de la confiance dans les faits et les institutions. Et Maaßen a prouvé que ce sont là deux choses dont il ne se souciait pas outre mesure. Dans les milieux d'extrême droite, il jouit d'une grande autorité. S'il le veut, il peut nuire grandement à l'Etat et à la démocratie en visant les points névralgiques. Car quand quelqu'un de la stature de Maaßen met en doute la véracité de faits ou parle d'éléments d'extrême gauche dans les rangs du SPD, cela a plus de poids que quand c'est un député AfD qui le beugle.»