Suède : le dilemme populiste
Le processus de formation gouvernementale a échoué en Suède. Le chef de file des Modérés (droite), Ulf Kristersson, voulait se faire élire Premier ministre. Mais comme son gouvernement aurait été tributaire des voix du parti d'extrême droite Démocrates de Suède (SD), les Libéraux et le Parti du centre ont préféré lui retirer leur soutien. Comment la politique suédoise doit-elle gérer l'extrême droite populiste ?
Les ennemis de la démocratie éconduits
Dagens Nyheter se félicite que les Démocrates de Suède (SD) aient été mis sur la touche :
«Libéraux et sociaux-démocrates ont remporté la lutte pour la démocratie. ... Aujourd'hui, il faut recommencer les batailles de 1918. La démocratie libérale ne coule plus de source. Partout en Europe, des mouvements autoritaires, nationalistes et populistes la défient et la remettent en cause. Les Démocrates de Suède sont l'expression suédoise de ce courant antilibéral, alimenté par le mépris d'une démocratie qui prône la diversité et les conflits productifs.»
Un million d'électeurs qu'on aurait tort d'occulter
Jyllands-Posten par contre serait favorable à associer le parti à la vie politique :
«Les élections de septembre sont un premier avertissement : la stratégie consistant à ostraciser plus d'un million d'électeurs suédois n'est pas viable. Du reste, les sondages montrent que les Démocrates de Suède sont les gagnants du drame tragicomique qu'offre la formation gouvernementale en Suède. Plus les partis établis feront de contorsions pour les maintenir à l'écart, tout en se montrant incapables de débloquer la situation, plus les électeurs risquent d'être tentés d'aller voir ailleurs.»