Roumanie : le président bloque un remaniement
Le président roumain, Klaus Iohannis, a refusé la nomination de deux nouveaux ministres, parmi lesquels le nouveau candidat au ministère du Développement régional, considéré comme un porte-feuille clé. De l'avis des observateurs, le chef de file du parti au pouvoir PSD, Liviu Dragnea, entendait remplacer certains ministres par des candidats plus dociles. L'action du président est-elle justifiée ?
Iohannis ne songe qu'à son égo
Le titre progouvernemental Jurnalul National critique les obstructions de Iohannis :
«Le rejet de Iohannis est uniquement lié au fait qu'il refuse d'accepter un gouvernement d'une autre couleur et d'une autre idéologie que la sienne. Et pourtant, les membres du cabinet de la Première ministre Viorica Dăncilă feront simplement leur travail dans les six prochains mois, alors que la Roumanie assumera la présidence tournante de l'UE. ... Que penser dès lors de ses prédictions pessimistes [Iohannis juge que le pays n'est pas prêt à présider l'UE], qu'il réitère à la moindre occasion ?»
Le président sort de la passivité
Iohannis se solidarise avec les détracteurs du chef de file du PSD, Liviu Dragnea, estime le portail d'information Digi 24 :
«Pour la première fois depuis deux ans, Iohannis renonce à sa position de spectateur passif et refuse de tout laisser passer au PSD, comme il l'a trop souvent fait. Il veut avoir son mot à dire. Mais il ne s'agit pas d'un acte de sabotage du gouvernement, le président tire simplement parti des compétences que la Constitution lui accorde [il n'est habilité à rejeter qu'une seule fois la nomination de ministres] et refuse d'accepter sans broncher les décisions du PSD. Et si Iohannis cherche à préserver [le ministre du développement régional] Paul Stănescu, alors que celui-ci a été mis sur la touche par le PSD, c'est pour soutenir indirectement les rivaux de Liviu Dragnea.»