Quelles sont les causes du crash du boeing 737 ?
La liste des pays et des compagnies qui ont fait le choix de renoncer aux Boeing 737 Max 8 s'allonge. Le crash de l'appareil de la compagnie Ethiopian Airlines, dans des conditions météo pourtant idéales, est le deuxième pour un avion de ce type en six mois dans le monde. Les spécialistes de l'aéronautique suspectent une erreur du logiciel, à laquelle Boeing entend remédier avec une mise à jour. Peut-on se fier pleinement à la technique ?
La technique est devenue trop complexe
Boeing aurait peut-être mieux fait de renoncer plus tôt à la série 737, suggère Frankfurter Allgemeine Zeitung :
«Au lieu de développer un modèle tout nouveau pour desservir le segment des vols court à moyen courrier - celui qui présente les plus gros débouchés - le groupe avait fait le choix d'un nouveau perfectionnement du 737. Un choix dicté par les chiffres - le coût du développement d'un nouveau modèle dépasse les dix milliards de dollars. Il fallait aussi faire vite, car Airbus avait annoncé le lancement d'un modèle moins gourmand en carburant, l'A320neo. Et il était bel et bien possible d'optimiser l'ancien modèle en le truffant de nouvelles techniques. C'était sans compter sur le revers de la médaille des gains en efficience. A l'heure où on en est encore aux conjectures quant aux causes du crash, un point fait l'unanimité : les avions sont devenus de plus en plus complexes. Mais à quoi bon s'équiper de techniques modernes si l'homme n'en a pas la totale maîtrise ?»
Quand les hommes présument de leur intelligence
Nous sommes trop prompts à montrer du doigt les coupables, critique Polityka :
«Les soupçons portent sur le système de commande. ... Mais même s'il est à l'origine de l'accident, une autre anomalie est indéniable : les erreurs au niveau des capteurs de vitesse et d'angle d'incidence. Le fonctionnement de l'appareil se base sur ces données. Comment se peut-il qu'elles aient été erronées ? La commission d'enquête [du crash d'octobre 2018 en Indonésie] tente de répondre à la question suivante : l'angle d'incidence indiqué par le capitaine sur son moniteur diffère-t-il réellement de celui indiqué par son copilote ? Les grands groupes construisent de plus en plus d'avions pouvant être pilotés par des conducteurs sans expérience. Et il y aura encore des accidents, parce que l'homme se croit plus intelligent qu'un ordinateur. C'est le constat que l'on fait.»