Roumanie : quel gouvernement après la fin de la coalition ?

A Bucarest, la coalition formée par le Parti social-démocrate (PSD) et l'ALDE (libéral) s'est effondrée, suite à une dispute portant sur les présidentielles du mois de novembre, les deux formations n'étant pas parvenues à se mettre d'accord sur un candidat commun. Les sociaux-démocrates, et notamment la Première ministre Viorica Dăncilă, ont indiqué vouloir continuer à gouverner. Les éditorialistes tentent d'analyser la situation politique du pays.

Ouvrir/fermer tous les articles
Ziarul Financiar (RO) /

L'orgueil précède la chute

La dispute entre les deux partis était totalement inutile, estime Ziarul Financiar :

«Il est évident que ni le PSD ni l'ALDE ne disposent d'un candidat susceptible de remporter les élections présidentielles. Ils auraient tous deux pu faire l'économie de ce problème. Ils auraient très bien pu se passer de présenter un ticket gagnant pour les présidentielles. Les deux partis avaient réussi, il y a un mois à peine, à surmonter ensemble et sans problème une motion de censure. Ils auraient pu tranquillement diriger le gouvernement jusqu'aux législatives de l'automne 2020. Personne n'aurait pu les en déloger. ... Mais comme tout allait trop bien pour eux et qu'ils ignoraient ce qu'ils devaient faire, le PSD et l'ALDE ont décidé de commettre un suicide politique.»

Moise.ro (RO) /

Une crise budgétaire à gérer d'urgence

Le journaliste économique Moise Guran juge que la poursuite du gouvernement n'est pas la bonne solution, comme il l'écrit sur son blog :

«Je ne suis pas certain que nous aurons un nouveau gouvernement avant les présidentielles. Il est possible qu'on laisse Viorica en fonction, à titre intérimaire. ... Ce serait loin toutefois d'être une solution responsable pour la Roumanie. Pensez-vous vraiment que Viorica, en naïve intérimaire, saura résoudre la crise budgétaire dans laquelle se trouve le pays ? Pensez-vous vraiment que le déficit de cinq pour cent revêtira autant d'importance à ses yeux que la perspective de la retraite exceptionnelle qu'elle devrait toucher ? Voyez-vous combien de candidats, en plus d'elle, se présenteront aux présidentielles ? Sept ou dix ? Or ils ne s'intéressent qu'aux élections de cette année, et non à la crise financière qui se profile.»

Azonnali (HU) /

Avant les élections, mieux vaut ne rien changer

Il n'est judicieux pour aucun parti de briguer le pouvoir gouvernemental actuellement, juge Azonnali :

«Ce qui est drôle, c'est que pour aucun des partis désireux de participer aux trois prochains scrutins, il ne vaut la peine de prendre le pouvoir aujourd'hui. Il n'est donc pas exclu que les partis laissent végéter le PSD au gouvernement jusqu'au mois de novembre 2020 [législatives] ou au moins jusqu'à juin 2020 [municipales]. Bien entendu, il y a eu ces dernières années des exemples d'une reprise du gouvernement par l'opposition. Mais cela semble peu probable aujourd'hui, car dans le camp conservateur, un âpre 'combat des chefs' a lieu à l'heure actuelle entre le Parti national-libéral (PNL) et la formation libérale USR-PLUS.»