Pays-Bas : l'aviation appelée à réduire ses émissions
La crise dite de l'azote continue de sévir aux Pays-Bas : après l'adoption, sur recommandation d'une commission convoquée à cet effet, d'une limitation de vitesse supplémentaire sur les autoroutes et d'un cahier des charges pour l'élevage agricole, le secteur aérien est à son tour prié de réduire ses émissions. Un encadrement qui se heurterait toutefois aux projets d'élargissement de l'aéroport de Schiphol, à Amsterdam. La presse néerlandaise est divisée.
Le courage du changement
De Volkskrant applaudit le travail de la commission :
«La première mesure recommandée par la commission est l'adoption de la limitation de vitesse à 100 km/h sur les autoroutes. ... Est maintenant sur le tapis un accord sur la modernisation de l'élevage prévoyant une indemnisation des paysans, mesure absolument taboue à l'entrée en fonction du gouvernement. Réduire les cheptels, dissuader de faire des trajets en voiture avec des carburants fossiles, adopter des mesures de protection du climat pour le trafic aérien : autant de mesures qui étaient délicates à envisager avant la crise de l'azote. ... Il est très réjouissant que la commission conditionne la croissance du trafic aérien à la réduction des émissions d'oxydes d'azote.»
Un secteur inoffensif paie l'ardoise des agriculteurs
Responsable d'un pour cent des émissions, le secteur aérien est un pollueur relativement insignifiant, critique NRC Handelsblad :
«Le plus grand pollueur, l'agriculture (45 pour cent des émissions d'oxyde d'azote) n'a 'subi' jusqu'ici qu'une seule mesure restrictive : le rachat d'élevages de porcs par le gouvernement [en vue de leur modernisation]. Ceci est révélateur du pouvoir du lobby agricole. ... Quelque chose cloche ici : la puissance de ce groupe de pression est sans commune mesure avec la faible importance qu'il revêt pour l'économie ; or son impact sur l'environnement et le climat est considérable.»