La Hongrie lève un état d'urgence controversé
Mardi soir, la Hongrie a amorcé la fin de l'état d'urgence. Celui-ci, prévu au départ pour une durée indéterminée, a permis à Orbán de gouverner par décrets depuis fin mars, et avait été critiqué par la Commission européenne. Si la presse pro-gouvernementale se dit satisfaite, les médias d'opposition ne voient aucune raison de baisser la garde.
Orbán tient parole
Dániel Galsai, journaliste au journal proche du gouvernement Magyar Hírlap, critique les réactions de l'opposition :
«J'observe depuis quelques jours les nouvelles théories lamentables invoquées par les médias 'très indépendants' pour expliquer pourquoi le Premier ministre renoncera, ainsi qu'il l'avait promis, à la prérogative de gouverner par décrets, maintenant que l'état d'urgence a été levé. ... Que l'on puisse tenir parole est une théorie qui n'effleure pas leur esprit. Les mensonges ne mènent à rien, comme ces milieux libéraux de gauche continuent de l'illustrer parfaitement.»
Un mutisme habituel pour le Parlement hongrois
Pour le quotidien de gauche Népszava, pas grand chose ne change :
«Même en temps de paix, Orbán gouverne en dictateur : quoi qu'il advienne, il impose sa volonté. Quelles que soient ses lubies, la majorité parlementaire se tait courageusement, on ne l'entend piper mot. Depuis le 11 mars, le chef du gouvernement n'a eu nullement besoin de recourir à ses pouvoirs exceptionnels pour arriver à ses fins. ... Les pleins-pouvoirs qu'il s'était arrogés indéfiniment redeviennent le pouvoir absolu habituel en temps de paix. A cette seule différence près que pendant la pandémie, le Premier ministre a provisoirement quitté son masque et révélé son vrai visage. Maintenant, il a remis son déguisement.»