Slovaquie : une présidente providentielle ?
Il y a un an, Zuzana Čaputová était élue présidente de Slovaquie. Juriste social-libérale et militante écologiste, elle a été saluée pour ses prises de position en faveur des minorités, des couples homosexuels, de la lutte anticorruption, et sa volonté d'élucider le meurtre du journaliste Jan Kuciak. De l'avis des éditorialistes du pays, Čaputová satisfait jusque-là pleinement les attentes placées en elle.
Un rejet du populisme
Zuzana Čaputová est l'un des exemples positifs dont le monde a besoin aujourd'hui, juge Aktuality.sk :
«C'est particulièrement vrai à une époque où l'argumentation factuelle ne fonctionne plus. Nous avons besoin de politiques qui ne recourent pas sans cesse aux promesses populistes et aux mensonges ; qui n'attisent pas les conflits et ne polarisent pas la société par soif de pouvoir. Čaputová a apporté concorde et authenticité à la politique. Un an après, on peut dire qu'on a une bonne présidente. ... Loin de vivre dans une tour d'ivoire, elle sait très bien ce qui nous attend, quels défis et quels problèmes vont encore se présenter à nous. Ce serait une bonne chose que dans quatre ans, nous puissions porter un regard tout aussi positif sur son mandat.»
Les critiques se sont tues
Denník N souligne la popularité de la présidente :
«Lorsque Zuzana Čaputová a pris ses fonctions, les gens la saluaient de la main dans les rues de Bratislava, mais il y avait aussi des critiques, qui attiraient l'attention sur la faible participation électorale. Moins de 50 pour cent des Slovaques faisaient confiance à la présidente, contre 75 pour cent aujourd'hui. Les détracteurs de Čaputová se font de plus en plus rares - on ne les entend pratiquement plus aujourd'hui. Lorsqu'elle a récemment tenu son premier discours sur l'état de la nation, nombreux sont ceux qui ont affirmé, jusque dans les rangs de ses opposants, qu'elle avait restitué sa dignité à la fonction présidentielle. ... Son prédécesseur, Andrej Kiska, avait utilisé le poste pour défendre la démocratie et la justice, au début de son mandat notamment. Mais Čaputová le fait de façon plus intensive, et, surtout, plus efficace.»