République tchèque : un droit électoral plus équitable ?
Quelques mois avant les législatives d'octobre prochain, la Cour constitutionnelle tchèque a modifié des éléments importants du droit électoral. Celui en vigueur jusque-là désavantageait les petits partis, qui avaient besoin d'obtenir jusqu'à deux fois plus de voix pour espérer décrocher un mandat. La Cour a certes préservé le seuil minimal des cinq pour cent, mais les partis sont autorisés à forger des alliances pour le surmonter.
Un combat à armes égales
Aktuálně.cz se réjouit de ce verdict :
«Les individus qui dirigeaient à l'époque les partis conservateur et social-démocrate, Václav Klaus et Miloš Zeman, avaient élaboré et adopté ce droit électoral 'révisé' en 2000. Celui-ci avait considérablement desservi les petits partis politiques et leurs électeurs. ... Le fait que cette loi électorale ait été jugée inconstitutionnelle est un grand soulagement. Pour les deux politiques de pouvoir que sont Zeman et Klaus, la sentence marque la fin symbolique de leur époque - une époque qui a causé un tort considérable à l'Etat. Les choses évoluent pour le mieux. Il est formidable que l'équité électorale soit restaurée. Et il est formidable que la Cour constitutionnelle fasse son travail.»
Un funeste morcellement des partis
Právo, pour sa part, évoque les problèmes que le nouveau droit électoral risque de créer :
«Théoriquement, dix formations politiques pourraient désormais se rassembler pour former une coalition, surmonter le seuil minimal des cinq pour cent, puis entrer au Parlement avec un député. ... Or on compte déjà neuf partis, eux-mêmes divisés en plusieurs groupes au Parlement. Avec le nouveau système, leur nombre est voué à augmenter encore. Mais cela peut-il vraiment rendre le pays plus démocratique ?»