Et maintenant le Tchexit ?
Le président tchèque Miloš Zeman a réclamé de nouveau jeudi un référendum sur le maintien de son pays dans l’UE. Suite au déclenchement de la procédure d’infraction qui vise entre autres la Tchéquie, en raison de la politique vis-à-vis des réfugiés, l’ancien chef de l’Etat Václav Klaus a appelé ses compatriotes à se préparer au Tchexit. Les commentateurs tchèques font part de leurs inquiétudes.
Zeman et Klaus, nouveaux alliés de Poutine ?
Les propos de Klaus et Zeman sont extrêmement dangereux, met en garde Lidové noviny :
«Si Miloš Zeman compare l’UE au Pacte de Varsovie de Brejnev, il faut tendre l’oreille. Et si en plus Václav Klaus parle de la nécessité de quitter l’UE, ses déclarations méritent une attention maximale. Il est certain que les quotas de réfugiés, les crêpes sous vide ou les thermomètres sans mercure ne sont pas dans notre intérêt. Mais ce dont nous avons besoin, c’est d’une Europe sans conflits fondamentaux, d’une Europe au sein de laquelle nous avons des alliés stables. Une Europe divisée, dans laquelle nous n'aurions pas d'alliés, ne saurait être dans l'intérêt de la Tchéquie. C’est une évidence, même pour des élèves de CM2. Un seul empire cherche à saper la construction européenne : la Russie de Poutine. Reste à savoir pour quelle raison Klaus et Zeman font le jeu de ce dernier.»
Le jeu risqué du président
Zeman joue avec le feu, déplore également Hospodářské noviny :
«Il est favorable à un référendum, affirme qu'il voterait pour le maintien dans l’UE, puis rend responsable cette même UE de tous les maux. A un moment où seuls 33 pour cent des Tchèques voient quelque chose de positif dans l’adhésion à l’UE, l’issue du référendum est évidente. Les gens se rappellent évidemment mieux de directives absurdes. Il croient que la paix en Europe est un acquis évident et irrévocable. ... Un référendum sur le maintien dans l’UE diviserait le pays de la même façon que les présidentielles. Mais ce n’est pas très grave si nous ne sommes pas d’accord avec le locataire du Château de Prague, puisqu’il est doté de peu de pouvoirs. ... Un Tchexit aurait des conséquences beaucoup plus graves que la simple frustration que ressent une partie de la population à l'endroit de l'actuel président. »