Peut-on tomber le masque ?
Le nombre des infections au Covid est actuellement en baisse continue dans presque tous les pays européens. Après la réouverture des magasins, des restaurants et l'amorce d'une ouverture de la culture, le moment est-il venu de lever graduellement l'obligation du port du masque ? La question ne fait pas consensus parmi les éditorialistes.
Il n'a plus de raison d'être
Bas les masques ! préconise le quotidien Süddeutsche Zeitung :
«Du moins en extérieur, où une infection est pratiquement impossible selon les connaissances scientifiques actuelles, et où leur usage n'est plus pertinent pour combattre la pandémie. Toutes les restrictions des droits fondamentaux - et le port du masque obligatoire en est une - ne se justifient que dans la mesure où elles sont absolument indispensables et sans alternative. Comme ce n'est plus le cas, l'obligation doit être levée. ... Restituer les droits et lever les restrictions viendrait prouver que dans ce pays, les droits fondamentaux ne sont pas à la merci de l'arbitraire.»
Résister à la tentation de l'assouplissement
Les conseillers scientifiques du gouvernement néerlandais envisagent de lever l'obligation de porter le masque dans un proche avenir. De Telegraaf redoute un effet boomerang :
«Dans ce contexte encourageant, les mesures rigides se justifient difficilement. ... Et pourtant, il faut faire preuve de retenue et se garder de les assouplir trop tôt. Car des centaines de patients Covid sont encore hospitalisés, et il y a encore des complications. Mieux vaut maintenir les mesures strictes un peu plus longtemps que de baisser la garde et s'exposer au risque d'une nouvelle vague - de l'effet boomerang tant redouté. Mais le gouvernement doit aussi avoir une communication moins équivoque. Le calendrier des assouplissements et des nouvelles mesures fait l'objet de spéculations incessantes, ... qui sèment la confusion et nuisent aux mesures.»
Ne pas perdre de vue la protection de l'intégrité physique
La décision du Luxembourg de renoncer au masque dans les cours de récréation sans mesure de remplacement laisse Tageblatt dubitatif :
«Même si le risque de contagion est bien moindre en extérieur, les enfants sont incapables de respecter les distances. Sachant qu'une partie de la population n'est pas vaccinée, on aurait tort de rayer du catalogue des consignes une règle sanitaire, quelle qu'elle soit ! Notre attention doit se porter sur la préservation de l'intégrité physique, sans accorder tant d'importance aux objections sans fondement !»