Assaut du Capitole : premières auditions de la commission d'enquête
Aux Etats-Unis, les auditions dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur l’attaque du Capitole par des manifestants le 6 janvier ont commencé ce mardi. Elle s'est ouverte par les témoignages du personnel de sécurité de service le jour dit, dont certains ont été profondément traumatisés. Il s'agit d'élucider la part de responsabilité incombant à l'ex-président Donald Trump dans les émeutes.
Hermétique au rationnalisme
Les auditions n'auront pas d'impact sur les Trumpistes purs et durs, fait remarquer Der Standard :
«Cantonnés dans leur bulle de fake-news, les partisans de Trump évoquent une conspiration des démocrates, qui ont l'impudence de mettre en doute le scénario de leur idole selon lequel il s'agit d'une 'foule bienveillante' qui a manifesté pacifiquement contre l'usurpation de leur victoire dans les urnes. ... La commission d'enquête ne pourra pas combler le fossé qui divise les Etats-Unis. Et qui sait, peut-être le creusera-t-elle encore davantage. Mais il se peut également que les déclarations des policiers, la gorge nouée entre deux sanglots, et tout ce que la commission fera éclater au grand jour ramèneront certains républicains à la raison.»
On ne peut pas parler de coup d'Etat
Les démocrates auraient tendance à gonfler le danger émanant de l'extrême droite, affirme The Times :
«Les nombreuses accusations et procédures menées à ce jour montrent que les allégations de prise d'assaut de la république constitutionnelle assimilée à un cataclysme ne tiennent pas vraiment la route. Elles portent plutôt à conclure qu'une manifestation politique débridée a échappé à des forces de police d'une impréparation choquante et que le système de protection du Capitole était inopérant. ... Il est bon de rappeler que le mouvement contestataire Black Lives Matter et ses alliés a provoqué des dizaines de morts, bien plus de dégâts et eu des conséquences politiques bien plus graves quand ils ont pris le contrôle de villes américaines l’an dernier.»
Aussi important qu'après le 11-Septembre
En raison de la résistance des républicains, les démocrates ont dû, seuls, mettre en place la Commission spéciale et se voient désormais en butte au reproche d'agir de manière impartiale, s'agace La Libre Belgique :
«Le Parti républicain en tire argument pour discréditer par avance le travail de ces élus en le réduisant à une opération politique partisane. C'est pourtant lui qui s'est opposé à la mise en place d'une commission sur le modèle de celle qui fut constituée au lendemain des attentats du 11 Septembre. Or, l'enjeu est tout aussi crucial qu'il y a vingt ans. Si les États-Unis furent alors attaqués par des ennemis de l'extérieur, c'est la démocratie américaine qui, cette fois, a été mise en danger par un terrorisme intérieur tout aussi fanatique. Le rôle de la commission est d'autant plus important, ... que le Parti républicain se livre à un révisionnisme répugnant.»