Aux Pays-Bas, le gouvernement sortant finalement reconduit
Neuf mois après les législatives aux Pays-Bas, les quatre partis qui formaient le gouvernement sortant se sont finalement entendus sur un contrat de coalition. Les éditorialistes ne sont pas tendres avec Mark Rutte, qui est sur le point d'entamer son quatrième mandat de Premier ministre.
Sous le signe de la contrition
Après tous les scandales qui l'ont éclaboussé, le nouveau gouvernement ferait mieux de faire profil bas, conseille De Telegraaf :
«Le slogan devant présider au nouvel accord de coalition est encore entouré de l'aura du mystère. L'adjectif 'nouveau' doit impérativement y figurer, peut-être parce qu'on sait parfaitement que même si on parle beaucoup de changement, il y aura beaucoup de constantes dans ce quatrième cabinet Rutte. Notamment le fait que l'action du gouvernement ne sortira pas des clous de l'accord de coalition. A l'issue de la plus longue formation de gouvernement de l'histoire du pays, qui plus est en période de crises, les membres de la coalition ont mauvaise conscience. La proposition de slogan qui tourne sur les réseaux pour ce nouveau cabinet n'est pas si mauvaise : 'désolé pour tout !'»
Les citoyens paient les pots cassés
Süddeutsche Zeitung est sidéré par le maintien au pouvoir de Mark Rutte aux Pays-Bas, malgré tous les mensonges et les scandales :
«Comme il l'a toujours fait tout au long de sa carrière, Rutte a tout effacé avec un sourire entendu, qui dit : mais enfin on est copains, c'est moi votre Mark, celui qui va toujours au bureau à vélo en croquant dans une pomme ! Qu'il puisse s'en tirer à si bon compte et se maintenir au pouvoir est une des pirouettes les plus étonnantes de l'histoire européenne récente. La seule explication, c'est l'incapacité de son parti à renoncer aux avantages de cet androïde du pouvoir, et la peur omniprésente et presque panique d'élections anticipées. En attendant, ce sont les citoyens qui paient les pots cassés.»