La Grande-Bretagne sanctionne les oligarques russes
Le gouvernement britannique vient d'imposer des sanctions à sept oligarques russes considérés comme des proches du président Poutine. Parmi eux, le propriétaire de FC Chelsea, Roman Abramovitch. Leurs avoirs doivent être gelés et l'accès au territoire doit leur être interdit. Ils n'auront plus le droit de faire des affaires avec des entreprises ou des particuliers britanniques. Pareilles mesures sont-elles justifiées ?
Enfin des actes
La démarche de Londres n'est pas sans satisfaire le quotidien The Times :
«Personne ne devrait sous-estimer les mesures prises à l'encontre de Roman Abramovitch et d'Oleg Deripaska, deux des oligarques les plus riches et les plus connus au monde. Ayant réussi à tisser des liens étroits avec des membres influents du gotha politique, financier et social britannique, ils sont devenus l'incarnation même de l'hypocrisie avec laquelle ce pays a déroulé le tapis rouge aux oligarques, gangsters et autres kleptocrates au cours des trois dernières décennies, les aidant à blanchir leur fortune et à redorer leur blason.»
Attention à ne pas léser les millionaires de leurs droits
Le quotidien Financial Times met en garde contre une chasse aux sorcières :
«Le projet de loi, adopté en urgence au Parlement, permet au gouvernement d'imposer plus facilement des sanctions, qui seront de surcroît plus difficiles à contester. Même s'il s'agit aujourd'hui de frapper vite et fort ceux qui seraient susceptibles de financer l'inhumaine machine de guerre de Poutine, cela ne doit pas empêcher de veiller à la préservation de l'Etat de droit - une des caractéristiques qui distinguent la Grande-Bretagne de la Russie. Face à un gouvernement qui déclare du jour au lendemain des individus - jadis longtemps courtisés - comme étant des ennemis publics et en gèle les avoirs, il doit absolument y avoir des mécanismes de contrôle. »
Deux poids, deux mesures ?
Le portail web grec News247 s'étonne que les choses aillent soudain si vite :
«Alors que jusqu'à présent, les Etats occidentaux se montraient impuissants à traquer l'évasion fiscale internationale, ils ne trouvent plus aujourd'hui que des fortunes d'origine russe... Mais cette affaire soulève aussi un certain nombre de questions : Où étaient-ils donc passés, ces dernières années, tous ces mécanismes efficaces de surveillance fiscale ? Et ce, à l'heure où le monde entier parle d'une évasion fiscale massive de la part des multinationales. ... Comment se fait-il alors que l'on traque les oligarques russes les uns après les autres, mais que l'on laisse filer les fraudeurs fiscaux internationaux au sein de l'Union européenne ?»