Visite de Baerbock à Athènes et Istanbul : quel bilan ?
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s'est rendu en Grèce et en Turquie. Reçue à Istanbul par son homologue turc Mevlut Çavuşoğlu, elle s'est montrée incisive sur la Syrie du Nord, les droits de l'homme et les litiges territoriaux avec la Grèce. Elle a par contre été moins virulente, auparavant, avec le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis. Ses interventions divisent la presse.
Les choses pourraient bien se passer
Frankfurter Rundschau se dit satisfait de l'intervention de Baerbock :
«Le recours à un langage clair est plus rafraîchissant que les circonvolutions diplomatiques habituelles - et dans des Etats où l'opposition est réprimée, c'est une bonne chose que des représentants gouvernementaux d'obédience autocratique et que l'opinion publique puissent entendre des propos clairs de la part des Etats reçus. Le problème, c'est quand la franchise est utilisée comme une marque de fabrique, et lorsque l'on perd le sens des subtilités là où la circonspection serait plus constructive que l'emportement. Baerbock a su trouver le juste équilibre jusque-là. Tant qu'elle reste factuelle, les choses pourraient bien se passer.»
Il aurait fallu être plus tranchant à Athènes
Le quotidien taz blâme Annalena Baerbock, qui se serait selon lui montrée trop sélective dans ses critiques :
«Sur les questions où elle aurait réellement pu changer la donne, comme celle des refoulements illégaux de réfugiés par les garde-côtes grecs et l'agence Frontex, elle a tenu un langage timoré. Au lieu de saisir l'occasion qui se présentait à elle de confronter le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à ces pushbackssystématiques et motivés politiquement, elle s'est contentée de limiter le scandale à des 'cas isolés' qu'il s'agirait d'examiner. Une autre attitude de sa part n'aurait certainement fait que causer de réels problèmes à Bruxelles et au sein de la coalition allemande.»