Slovaquie : quelle évolution après la chute du gouvernement ?
En Slovaquie, le gouvernement centriste minoritaire vient d'être renversé par une motion de censure. Celle-ci avait été déposée par le parti libéral SaS, qui avait lui-même fait partie de la coalition jusqu'en septembre. Ses critiques visaient avant tout le ministre des Finances, Igor Matovič, accusé d'avoir abusé de ses fonctions pour se venger de rivaux politiques. La presse du pays se félicite cette issue.
Bon débarras !
Juste avant le vote, Matovič avait remis sa démission pour tenter d'obtenir le retrait de la motion de censure, avant finalement de se raviser. Pravda respire :
«La Slovaquie est soulagée de sortir d'une situation chaotique devenue insoutenable. Mais il faut néanmoins rappeler que les alternativesqui s'offrent à notre pays sont peu reluisantes, voire pires encore. Nous n'avons pas de baguette magique avec laquelle faire apparaître de nouveaux politiques. ... La façon dont Igor Matovič a présenté sa lettre de démission à un employé du palais présidentiel juste avant le vote, pour finalement la lui arracher des mains dans la foulée, vient mettre un 'point final digne' à son action au sein du gouvernement. Ce simple geste devrait le disqualifier en tant que politique.»
La situation ne peut s'aggraver
Le rédacteur en chef de Denník N, Matúš Kostolný, fait part d'un certain soulagement :
«La politique slovaque n'a jamais connu autant d'incompétence, de coups fourrés, de colère, d'agressivité, de chaos de discussions, de querelles et de conflits aussi inutiles qu'absurdes. ... La chute d'un gouvernement est toujours un évènement difficile, qui blesse l'égo des politiques et fait du tort au pays. Elle est généralement synonyme de perte de stabilité, de chaos et d'insécurité. Mais cela ne semble pas être le cas aujourd'hui. Difficile d'imaginer ici que la situation puisse être pire demain.»