L'UE suspend les subventions Erasmus pour la Hongrie
21 universités hongroises subventionnées par certaines fondations ne recevront pas de financements dans le cadre du programme Erasmus de l'UE. C'est ce qu'a décidé la Commission en décembre, parallèlement au gel des fonds de cohésion. Bruxelles fait valoir des conflits d'intérêt et un risque de corruption, des politiques de haut rang siégeant dans les conseils d'administration des fondations concernées. La question divise les médias.
Une décision sans surprise
L'UE avait pourtant prévenu le gouvernement hongrois en temps et en heure, souligne Népszava :
«L'UE a plusieurs fois rappelé qu'il fallait faire quelque chose dans cette affaire, puisqu'elle craignait que les fonds ne soient alloués à mauvais escient. ... Il n'y a rien d'exceptionnel à ce qu'une université soit dirigée par un organe ne comprenant pas uniquement des universitaires, mais nulle part en Europe, et peut-être dans le monde, il n'advient que la moitié des membres du gouvernement d'un pays, et une grande partie de leurs proches, se voient confier de tels postes.»
Des reproches infondés
Le quotidien pro-Fidesz Magyar Nemzet dénie à l'Europe le droit moral de porter des accusations de corruption contre d'autres pays :
«Le plus révoltant, c'est que les étudiants hongrois sont victimes de discrimination, sous prétexte que les autorités hongroises ne parviendraient pas à lutter de façon appropriée contre le risque de corruption. C'est tout du moins ce que dit la Commission, dont la présidente ne retrouve plus les SMS qui la disculperaient des graves accusations de corruption à son encontre, sans parler de la vice-présidente du Parlement européen, actuellement en détention provisoire. ... Comment, dans une UE en plein scandale de corruption, certains peuvent-ils professer des accusations aussi basses contre un autre pays membre, sans avancer la moindre preuve ?»