Sécheresse : l'Espagne sollicite l'aide de l'UE
Le ministre espagnol de l'Agriculture, Luis Planas, a annoncé mardi 1,8 milliards d'euros de baisses d'impôt pour 828 000 paysans. Une mesure censée compenser les pertes considérables subies par le secteur avec les graves pénuries d'eau. L'Espagne est le pays de l'UE le plus affecté par le phénomène. Madrid a par ailleurs demandé à Bruxelles l'activation du fonds de réserve de crise de la Politique agricole commune (PAC). Les éditorialistes sonnent l'alarme.
Traiter les symptômes ne suffit plus
Une crise alimentaire se profile, prévient La Vanguardia :
«En raison du manque d'eau, la Communauté d'irrigants du canal d'Urgell (province de Lleida) a fermé les vannes cinq mois plus tôt qu'à l'accoutumée - une décision qui illustre toute la gravité de la situation. ... 50 000 hectares de surfaces cultivées ne seront plus irriguées. Dans la province de Tolède, sur les 300 000 hectares de céréales semées, plus de 90 pour cent des récoltes sont perdues. ... Cette perte de production se répercutera fortement sur les prix alimentaires. ... Le gouvernement devra adopter de nouvelles mesures pour venir en aide aux collectivités les plus menacées. Les aides de plusieurs millions accordés aux agriculteurs et aux éleveurs ne pourront jamais compenser ni les pénuries d'eau, ni ses effets les plus graves sur la production alimentaire et l'environnement. Il faut comprendre que notre pays est confronté à un problème majeur.»
La nécessité d'un plan pluriannuel
Le journal Heraldo juge lui aussi que le gouvernement doit en faire plus :
«Il s'agit d'une mesure qui va dans la bonne direction, car elle permet d'injecter rapidement des liquidités. ... Mais si les prévisions des experts se vérifient dans les prochains mois, avec des précipitations rares et des températures qui restent élevées, alors des mesures plus ambitieuses seront nécessaires sur plusieurs années. ... La péninsule a régulièrement souffert de phases de sécheresse intenses ces 100 dernières années, mais celle qu'elle traverse actuellement est préoccupante, et tout indique que la prochaine pourrait advenir plus tôt que prévu. Le monde politique et les partenaires sociaux doivent négocier un pacte d'Etat pour l'eau, afin de lutter contre la sécheresse et éviter la hausse des prix des aliments et de l'énergie.»