Sanctions contre la Russie : des sociétés chinoises visées elles aussi ?
Le nouveau paquet de sanctions de l'UE contre la Russie, qui est négocié ce mercredi, cible pour la première fois des entreprises chinoises qui livrent des 'marchandises sensibles' à la Russie. Jusqu'à présent, l'UE s'était opposée à ce type de sanctions, les jugeant contraire à la souveraineté des Etats - comme lorsque les Etats-Unis punissaient les entreprises étrangères qui livraient des biens sanctionnés à l'Iran.
L'économie pourrait en prendre pour son grade
Le projet sera difficile à mettre en œuvre, écrit le chroniqueur d'Adevărul Cristian Unteanu :
«On ne sait pas du tout, à l'heure actuelle, comment les Etats membres de l'UE vont réagir face à ce nouveau contexte, surtout si les 'mesures décisives' annoncées par la Chine devaient être appliquées. Certaines sources font déjà état d'un vent de panique parmi les grandes entreprises européennes, françaises et autres, qui s'étaient tournées vers la Chine dans l'espoir de profiter de la reprise de la croissance économique du pays et des conditions très avantageuses qui y sont offertes.»
Un mal utile
Pour Handelsblatt, les avantages l'emportent sur les inconvénients :
«L'Europe ne pourrait plus reprocher aux Etats-Unis d'enfreindre constamment le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le fait de briser le tabou des sanctions engendre de nouvelle problématiques, au premier rang desquelles la suivante : l'UE serait-elle capable de se servir correctement de ce nouvel instrument ? La Turquie fait partie des pays qui ont fortement développé leurs relations commerciales avec la Russie. ... Toutefois, malgré tous ces écueils, ce choix serait le bon. Car le régime actuel de sanctions contre la Russie dénote de sérieux problèmes. L'UE ne peut se contenter de laisser le Kremlin réorganiser ses chaînes d'approvisionnement. Si la persuasion diplomatique ne suffit pas, il faut que ceux qui profitent de la guerre pâtissent du pouvoir de marché de l'UE.»