République tchèque : les journaux papier menacés ?
Dans le cadre d'un programme d'austérité, le gouvernement tchèque a plus que doublé la TVA pour les journaux papier, la faisant passer à 21 pour cent – contre 10 pour cent jusque-là. Les éditeurs redoutent la disparition des journaux imprimés. Les chroniqueurs critiquent la mesure, qu'il considère comme un aveu d'échec dans la lutte contre la désinformation.
La porte ouverte à la désinformation
Lidové noviny fait l'observation suivante :
«Imaginons que cette décision ne résulte pas d'une volonté de nuire aux journaux, mais d'une méconnaissance des réalités. Les ministres n'ont pas conscience qu'aucun pays européen n'impose les journaux à ce point. ... Agissant ainsi, ils montrent qu'ils méconnaissent la fonction sociale essentielle que jouent les journaux et qu'ils préfèrent que les gens s'informent via le flux continu d'informations indifférenciées sur Internet. L'absence de journaux ne coupe pas l'accès aux informations, mais elle peut favoriser la manipulation de l'information.»
Une initiative absurde
Deník fustige la différence de traitement entre journaux et magazines, et flaire une attaque sur le baron des médias et leader d'opposition Andrej Babiš :
«A qui cela profite-t-il de taxer les magazines de divertissement (et les magazines pornographiques) à hauteur de 12 pour cent, contre 21 pour cent pour les journaux sérieux ? Si l'idée qui sous-tend cette initiative consiste à détruire la division média du groupe de Babiš, Agrofert, alors c'est une idée particulièrement stupide. Car Babiš n'aura aucun mal à vendre les médias qui lui appartiennent, alors que le reste de la presse sera menacé. Cela marquerait du reste la fin du combat contre la désinformation, ce dont le gouvernement ne semble pas se soucier.»