(© picture-alliance/dpa)

  Liberté de la presse

  62 Débats

En vertu d'un accord conclu avec la justice américaine, Julian Assange a été remis en liberté. Devant le tribunal fédéral de l'île de Saïpan, territoire américain du Pacifique, le fondateur de Wikileaks a plaidé coupable d'obtention et de divulgation d'informations secrètes. Il écope d'une peine de prison de cinq ans, qu'il a déjà purgée en Grande-Bretagne. Mercredi, Assange a pu rentrer dans son pays, l'Australie, où il a été accueilli par sa famille.

La Haute Cour de Londres a reconnu qu'il n'y avait pas d'assurances suffisantes que Julian Assange, s'il était jugé aux Etats-Unis, puisse bénéficier du premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d'expression. La justice américaine veut le faire comparaître pour divulgation de documents confidentiels. Le fondateur de Wikileaks aura droit à une nouvelle audience en appel au Royaume-Uni, pour contester son extradition. Les chroniqueurs se demandent quelle suite donner à cette affaire.

A l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le 3 mai, l'ONG Reporters sans frontières publie son rapport annuel et un classement mondial. Celui-ci compare les conditions de travail des journalistes dans 180 pays, en matière de sécurité, d'indépendance ou d'accès à l'information. Les éditorialistes se montrent préoccupés, mais entrevoient aussi de rares lueurs d'espoir.

D'après des révélations, l'agence de renseignement ukrainienne SBU a espionné des journalistes du site d'investigation réputé Bihus.info lors de leur réunion du Nouvel an - mais probablement aussi à d'autres moments. Par la suite, un responsable de département du SBU a été licencié. L'agence a défendu sa démarche en accusant certains membres de la rédaction d'avoir acheté et consommé des stupéfiants. Pour les chroniqueurs, l'argument n'est pas recevable.

Le nouveau gouvernement polonais a licencié toute l'équipe dirigeante des médias d'Etat. Préalablement, le Parlement avait adopté une résolution visant à restaurer l'impartialité de ces médias, "clairement devenus des relais de propagande" du gouvernement national-conservateur sortant (PiS). Des partisans et des députés du PiS se sont rassemblés devant le siège de la chaîne TVP pour la "protéger".

L'entreprise de médias suisse Ringier a licencié en Roumanie plusieurs journalistes cadres du quotidien Libertatea. Journal le plus lu du pays, il a révélé de nombreux scandales de corruption ces dernières années. Ringier a invoqué des baisses de revenus pour justifier sa décision. Les éditorialistes s'inquiètent pour la liberté de la presse et déplorent des intérêts mus uniquement par le profit.

La société néerlandaise Pluralis, dont le propriétaire majoritaire est le Soros Economic Development Fund de l'investisseur américain George Soros, a acquis la majorité des part de Gremi Media, qui édite Rzeczpospolita, le deuxième quotidien de Pologne. Une vente avait plusieurs fois été évoquée ces dernières années, et un groupe d'Etat polonais avait lui aussi signalé son intérêt. L'annonce suscite un écho mitigé dans la presse du pays.

En Tchétchénie, la journaliste Elana Milachina et l'avocat Alexandre Nemov ont été agressés et roués de coups par des inconnus alors qu'ils se rendaient au tribunal, pour y suivre l'annonce du verdict prononcé contre Zarema Mousseva, enlevée début 2022 à Nijni Novgorod et emmenée à Grozny. Elle a écopé de cinq ans et demi de prison. Des événements révélateurs à plusieurs égards, selon les commentateurs.

Dans le procès en appel du meurtre du journaliste slovaque Ján Kuciak, le Parquet général avait sollicité la détention à perpétuité pour le commanditaire présumé de l'assassinat, le millionnaire Marian Kočner. Mais celui-ci a été une nouvelle fois acquitté, tandis que la co-accusée, Alena Zsuzsová, une proche de Kočner, a écopé d'une peine de 25 ans de prison. L'accusation entend se pourvoir en cassation.

Dans le cadre d'un programme d'austérité, le gouvernement tchèque a plus que doublé la TVA pour les journaux papier, la faisant passer à 21 pour cent – contre 10 pour cent jusque-là. Les éditeurs redoutent la disparition des journaux imprimés. Les chroniqueurs critiquent la mesure, qu'il considère comme un aveu d'échec dans la lutte contre la désinformation.

La Journée internationale de la liberté de la presse, le 3 mai, n'est pas celle des bonnes nouvelles : selon Reporters sans frontières (RSF), la répression visant les journalistes qui diffusent des informations jugées "indésirables" a connu une hausse dramatique dans le monde. Pour l'ONG, ce phénomène serait lié aux crises, aux guerres et à la progression de l'autoritarisme. Une situation qui préoccupe logiquement les chroniqueurs.

En février 2018, l'assassinat commandité du journaliste d'investigation Ján Kuciak et de sa fiancée Martina Kušnírová avait secoué la Slovaquie, entraînant un vaste mouvement de protestation. Il avait débouché sur la chute du gouvernement de l'époque, dirigé par le populiste Robert Fico, soupçonné de corruption, et donné l'espoir d'un renouveau. Mais cinq ans plus tard, les commentateurs brossent un sombre tableau.

En Moldavie, une commission spéciale a révoqué jusqu'au mois de février les licences de six chaînes, accusées d'assurer une couverture mensongère de l'actualité du pays et de la guerre en Ukraine. Le pays entend "se protéger de la propagande et des mensonges", affirme le vice-Premier ministre Andrei Spînu. Les médias de la Roumanie voisine portent un regard contrasté sur cette décision.

La semaine passée, le Parlement ukrainien a adopté à une large majorité un nouveau projet de loi sur les médias. Dans le contexte de sa candidature à l'UE, l'Union avait conseillé à l'Ukraine de réformer sa législation en la matière. Le projet prévoit notamment de restreindre l'influence des oligarques sur les médias ukrainiens. Certains commentateurs craignent une trop grande emprise de l'Etat sur la liberté rédactionnelle.

En Turquie, une nouvelle loi sur les médias prévoit jusqu'à trois ans de prison pour diffusion de "fausses informations". Peuvent être passibles de cette peine les journalistes mais aussi les utilisateurs des réseaux sociaux. Les éditorialistes reprochent au gouvernement de vouloir restreindre la liberté d'expression et critiquent la loi pour son timing, à l'approche des présidentielles et législatives de 2023.

Lundi, l'entrepreneur ukrainien Rinat Akhmetov a fait savoir qu'il cédait au profit de l'Etat toutes les licences de chaînes de télévision et les médias papier détenus par son holding Media Group Ukraine et qu'il cessait également les activités de ses médias en ligne. Le groupe médiatique compte onze chaînes TV, le site d'informations Segodnya.ua et une plateforme de vidéos à la demande OLL.TV. Si l'homme d'affaires a agi ainsi, c'est pour ne pas figurer au registre des oligarques. Les commentateurs ukrainiens font part de leur inquiétude quant à cette nouvelle.

A l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) a publié son classement annuel. Sont pris en compte des facteurs comme le cadre légal, les violence et les menaces envers les journalistes et la concentration croissante des médias. L'occasion pour la presse européenne de se regarder dans le miroir.

En Russie, suite à un tour de vis supplémentaire de l'Etat, les sites de presque tous les médias critiques ont été bloqués par l'agence de supervision Roskomnadzor - ils ne sont désormais accessibles qu'en passant par un VPN. Parallèlement, de nouveaux projets de médias voient le jour à l'étranger, mais aussi de nouvelles chaînes d'information sur Telegram et Youtube. En cette journée mondiale de la liberté de la presse, la parole est donnée aux médias critiques.

En Russie, quiconque effectue une couverture indépendante de la guerre en Ukraine encourt une peine de prison. Plusieurs pays occidentaux ont interdit des chaînes diffusant la propagande du Kremlin. On assiste à une multiplication des fausses informations, propagées de manière ciblée via des portails et les réseaux sociaux. Commentaires de la presse européenne sur l'autorité sur les médias en temps de guerre.

En Russie, en l'espace de quelques jours seulement, les autorités ont mis au pas un paysage médiatique déjà très monolithique. Il est formellement interdit de diffuser sur l'armée et ses activités en Ukraine des articles et des commentaires autres que les consignes officielles. Les médias critiques restants, notamment Ekho Moskvy et TV Dojd, ont été bloqués dans un premier temps, puis fermés. D'autres lâchent du lest pour ne pas mettre leur existence en péril.

La guerre se double aussi d'une bataille pour contrôler l'opinion publique. Afin d'empêcher la propagande russe en Occident, l'UE entend interdire la diffusion des médias d'Etat russes RT et Sputnik. Le Kremlin interdit de son côté les chaînes critiques du pouvoir en Russie et durcit les lois relatives aux médias. Même si les mesures adoptées en Europe ne sont pas comparables à la censure russe, les médias appellent à préserver la liberté d'opinion.

La justice grecque a classé sans suite les enquêtes ouvertes contre deux autres politiques soupçonnés d'avoir perçu des pots-de-vin du groupe pharmaceutique suisse Novartis. Le mois dernier, les journalistes Kostas Vaxevanis et Ioanna Papadakou, qui avaient révélé le scandale Novartis en 2015, ont été accusés d'être impliqués dans l'affaire et cités à comparaître. La presse du pays est le reflet de perspectives diamétralement opposées sur cette affaire.

Le service international de radio-télévision Deutsche Welle (DW) a été frappé d'interdiction en Russie. Ses bureaux seront fermés et ses accréditations retirées. Cette interdiction est une réponse à la décision prise par le régulateur allemand des médias (ZAK) d'interdire à la chaîne Russia Today Allemagne (RT DE) de diffuser ses programmes, au motif qu'elle ne détient pas l'autorisation réglementaire. RT DE dispose d'une licence serbe.

Lueur d'espoir pour Julian Assange : dans le bras de fer sur son extradition aux Etats-Unis, le fondateur de Wikileaks pourra faire appel auprès de la Cour suprême britannique. C'est ce qu'a décidé lundi la Haute cour de Londres, qui a suivi l'argumentation des avocats d'Assange. Au nom de la liberté de la presse, les chroniqueurs européens appellent à défendre le lanceur d'alerte.

Une cour d'appel de Londres vient d'annuler l'interdiction d'extrader Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Rien n'indique cependant qu'il sera vraiment extradé vers les Etats-Unis, ses avocats ayant annoncé leur intention de faire appel. Si certains médias craignent que le traitement réservé au journaliste ne fasse école, d'autres estiment au contraire qu'il faut accepter le jugement.

En France, plusieurs journalistes menant des enquêtes sur l'extrême droite sont la cible de tentatives d'intimidation. Suite à la parution d'un article faisant état de groupuscules armés soutenant Eric Zemmour, un auteur de StreetPress a reçu des menaces de mort. Une journaliste de Mediapart a été attaquée à plusieurs reprises par des youtubeurs d'extrême droite suite à ses révélations sur les relations de Zemmour avec l'extrême droite. Une tendance qui demande à être réfrénée ?

Une conférence de presse donnée mardi à Athènes par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a donné lieu à un échange houleux avec la journaliste néerlandaise Ingeborg Beugel. Celle-ci a demandé à Mitsotakis pourquoi il mentait à propos des pushbacks de migrants que les autorités grecques sont accusées de pratiquer aux frontières. Le dirigeant lui a rétorqué qu'il n'acceptait pas que le peuple grec soit offensé et accusé de faits selon lui infondés.

Deux journalistes critiques ont obtenu le prix Nobel de la paix cette année : la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov. Il représentent tous ceux qui brandissent l'idéal de la liberté d'opinion, dans un monde où "la démocratie et la liberté de la presse sont de plus en plus en danger", selon la déclaration du comité. Les éditorialistes saluent la distinction, même si certains auraient souhaité plus de courage.

Les autorités russes ont ajouté la chaîne privée Dojd à la liste des "agents de l'étranger". C'est le 18e média russe à connaître ce sort. Généralement, ce statut sonne le glas des médias privés non financés par l'Etat, car leurs recettes publicitaires s'effondrent rapidement et les services publics mettent fin à toute coopération. Les journalistes russes voient rouge.

Un consortium international de médias a révélé que plusieurs gouvernements avaient surveillé des journalistes, des militants et des opposants par le biais du logiciel espion Pegasus. Le fabricant du logiciel, la société israélienne NSO, affirme que son produit est censé uniquement être utilisé dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme, et qu'il n'a été vendu qu'à des "gouvernements approuvés". La presse européenne fait part de sa consternation.

Peter R. de Vries, journaliste spécialisé dans les investigations criminelles, a succombé jeudi à ses graves blessures après avoir été la cible d'un attentat la semaine passée à Amsterdam. Les enquêteurs privilégient la piste du crime organisé. Le Premier ministre Mark Rutte ainsi que de nombreux politiques ont adressé leurs condoléances aux proches et exprimé leur consternation. Une foule considérable lui a rendu un dernier hommage.

Le journaliste d'investigation Peter R. de Vries - plusieurs fois récompensé pour son travail - a été grièvement blessé par balles à Amsterdam mardi. Il enquêtait sur de nombreuses affaires criminelles et sur la corruption de la police et avait été un temps présentateur d'une émission TV populaire. Plus récemment, il avait été conseiller du témoin principal dans un grand procès contre le crime organisé. Pour les commentateurs, il est évident que l'attaque ne visait pas seulement sa personne.

En Slovaquie, il y aura un nouveau procès contre l'instigateur présumé de l'assassinat du journaliste Ján Kuciak et de sa compagne Martina Kušnírová. La Cour suprême du pays a annulé mardi l'acquittement du millionnaire Marián Kočner et d'une complice présumée, prononcé en septembre 2020. Soulagement du côté des chroniqueurs.

Depuis 1994, le 3 mai est la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette année, de nombreuses organisations constatent que la situation des médias s'est détériorée en Europe et dans le monde, notamment en raison de la pandémie de coronavirus. La presse européenne fait le bilan.

La Commission européenne somme les gouvernements hongrois, polonais et slovène de cesser leurs attaques en règle contre la liberté de la presse et des médias. Ces derniers mois, des développements inquiétants ont été observés dans les trois pays, a déclaré Věra Jourová, commissaire chargée des valeurs et de la transparence, mercredi, au Parlement européen. Des inquiétudes partagées par les éditorialistes polonais et slovènes.

En Pologne mercredi, des dizaines de groupes médiatiques ont lancé un mouvement de grève. Les journaux concernés ont publié une page blanche en une ou relayé une lettre ouverte intitulée 'des médias privés de choix'. Ils protestent contre une nouvelle loi qui entend taxer les recettes publicitaires et qui, selon eux, risque de garrotter la presse indépendante. Les éditorialistes tirent la sonnette d'alarme.

La licence de la station de radio hongroise Klubrádió n'a pas été renouvelée suite à une décision du Conseil des médias (NMHH), qui a estimé qu'elle avait fourni des documents administratifs en retard. Le recours en justice lancé par Klubrádió a échoué en première instance. Les chroniqueurs y voient une décision politique, prise contre l'un des derniers médias indépendants et critiques du pays, et appellent les responsables européens à intervenir.

Un an après l'assassinat sanglant du journaliste Jamal Kashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, le prince héritier saoudien Ben Salmane a assumé la responsabilité du meurtre, sans toutefois reconnaître en avoir été l'instigateur. Les éditorialistes s'interrogent sur les réactions de la communauté internationale.

Une nouvelle étude du think tank turc Seta, proche du gouvernement, accuse les médias internationaux de couvrir les événements en Turquie de manière 'antigouvernementale'. Elle se concentre en particulier sur les portails turcophones de Deutsche Welle, BBC, Sputnik et Voice of America. Le rapport met en avant notamment les biographies des journalistes et leurs activités sur Twitter. Une critique justifiée ?

Suite au limogeage de deux de leurs collègues, l'ensemble de la rédaction politique du quotidien russe Kommersant a remis sa démission à la direction. Les journalistes chassés avaient évoqué dans un article la possibilité d'une rétrogradation de la présidente du Conseil de la fédération, la chambre haute du Parlement russe, à la tête d'un fonds de pension d'Etat. Que nous dit cette affaire sur Alicher Ousmanov, oligarque proche du Kremlin, et sur la liberté de la presse en Russie ?

La récente publication du classement de Reporters sans frontières et la Journée internationale de la liberté de la presse, le 3 mai, sont l'occasion pour les éditorialistes de se pencher sur la liberté de la presse et la liberté d'opinion dans le monde. Parmi les inquiétudes de cette année, les développements en Autriche et l'effet délétère des commentaires haineux sur les forums de discussion.

Le journaliste Ján Kuciak tué en Slovaquie, Jamal Khashoggi 'porté disparu' dans le consulat saoudien d'Istanbul, journalistes jetés en prison en Turquie, médias critiques muselés en Hongrie, presse prise pour cible dans l'Amérique de Trump comme en Europe : 2018 a été une année noire pour la liberté de la presse.

Avec la multiplication des révélations relatives à la mort du journaliste Jamal Khashoggi, la pression s'accroît sur la maison royale saoudienne. Outre les tensions entre la Turquie, les Etats-Unis, l'UE et l'Arabie saoudite, les éditorialistes européens se penchent également des aspects de l'affaire qui ont été, de leur point de vue, négligés.

Dans l'affaire du viol et du meurtre de la journaliste bulgare Viktoria Marinova, un suspect aurait été interpelé en Allemagne. De l'avis du parquet bulgare, il n'y aurait pas de lien, à ce stade de l'enquête, entre le crime et le travail de Marinova. Les éditorialistes européens ne baissent pas la garde.

Une querelle entre la classe politique et les médias a éclaté en Lituanie. L'accès aux informations contenues dans le "registre national", qui consigne notamment toutes les données relatives aux entreprises, devrait dorénavant devenir payant pour les journalistes. Il ne l'était jusqu'à présent que pour les entreprises et les particuliers. Les chroniqueurs y voient une atteinte au journalisme d'investigation et à la liberté de la presse.

Sept mois après le meurtre du journaliste d'investigation Ján Kuciak et de sa fiancée Martina Kušnírová, la police slovaque a arrêté huit suspects, dont le meurtrier présumé, selon le quotidien Dennik N. Les commentateurs sont soulagés et espèrent retrouver leur foi en la justice.

Dans une circulaire envoyée à la police autrichienne, le ministre de l'Intérieur, Herbert Kickl, affilié au parti d'extrême droite FPÖ, a demandé aux services de police de ne plus fournir que les informations les plus élémentaires aux médias dits critiques. Il exige par ailleurs que les futurs communiqués de la police fassent dorénavant mention de la nationalité des suspects ainsi que des informations relatives à leur statut de séjour. La presse du pays fulmine.

Deux journalistes chypriotes-turcs - l'éditeur du journal Afrika, Şener Levent, et son collègue Ali Osman - ont été inculpés en Turquie pour avoir critiqué l'opération militaire d'Ankara en Syrie. Ils avaient qualifié l'intervention à Afrin de 'seconde invasion turque', en écho à l'invasion turque de Chypre en 1974. Les médias chypriotes-grecs appellent à défendre les journalistes.

Pression de l'exécutif, autocensure et assassinats de journalistes en Europe : la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, a été l'occasion pour les commentateurs de se pencher sur les dangers croissants auxquels les journalistes sont confrontés. Une raison de plus, selon eux, de s'armer de courage.

Le rédacteur en chef du quotidien turc Cumhuriyet, son directeur ainsi que 13 autres collaborateurs ont été condamnés mercredi à des peines de prison allant de deux à sept ans pour leur soutien présumé au mouvement Gülen et au PKK. Si certains commentateurs voient rouge pour Cumhuriyet et la Turquie, d’autres gardent l'espoir de jours meilleurs.

L'an dernier, la situation de la liberté de la presse s'est détériorée en Europe plus que nulle part ailleurs dans le monde. C'est ce qui ressort du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, qui explique ce recul notamment par des intimidations de la classe politique, par des meurtres de journalistes et des législations strictes sur la diffamation. Des commentateurs européens donnent leur avis sur l'évolution du palmarès.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la Turquie pour la détention de deux journalistes. Les plaignants, Mehmet Altan et Şahin Alpay, espèrent que ce recours ouvrira la voie à leur libération définitive. Car en sa qualité de membre du Conseil de l'Europe, la Turquie est tenue de mettre en application le verdict de la CEDH. Les commentateurs espèrent que cette sentence fera bouger les lignes.

Après le ministre de la Culture, le ministre de l'Intérieur, Robert Kaliňák, a présenté sa démission. Depuis l'assassinat du journaliste d'investigation Ján Kuciak, il y a deux semaines, le gouvernement est sous pression. Des dizaines de milliers de Slovaques ont manifesté pour dénoncer l'attitude des dirigeants envers les journalistes et leur implication dans des affaires de corruption. Le départ de Kaliňák pourra-t-il calmer le jeu ?

La rédaction du quotidien ukrainien Vesti a été mise sous scellés suite à des accusations pour corruption visant le propriétaire de la holding médiatique propriétaire du journal, l'ex-ministre des Affaires étrangères Olexandre Klymenko. Le bâtiment a été confié à une entreprise de gestion qui, selon des témoins, aurait donné ordre à ses employés de détruire ce qui se trouvait dans les bureaux. Les journalistes ukrainiens parlent d'une guerre du pouvoir contre les médias critiques.

Après l'assassinat à la voiture piégée, lundi, de Daphne Caruana Galizia, une blogueuse maltaise renommée, plusieurs eurodéputés ont pris à parti la Commission européenne. Ils lui reprochent de ne rien avoir fait pour lutter contre la corruption et la criminalité à Malte. Les journalistes européens appellent eux aussi à réagir à cet assassinat.

Le procès intenté contre 17 journalistes du journal Cumhuriyet s'ouvre aujourd'hui à Istanbul. Ils sont accusés de soutenir le PKK et le mouvement Gülen, classés organisations terroristes en Turquie. Les éditorialistes européens pointent l'absurdité de ces accusations et expliquent pourquoi la justice turque les instrumentalise.

Le journaliste et documentariste italien Gabriele Del Grande est détenu en Turquie depuis le 9 avril. Selon les médias, il aurait été arrêté à la frontière turco-syrienne alors qu’il interviewait des réfugiés. Rome a sommé Ankara de libérer le reporter de 34 ans. Aucune accusation officielle n'a pour l’instant été formulée contre Del Grande. La presse italienne croit connaître les raisons de son incarcération.

Suite à l'arrestation de Deniz Yücel, correspondant pour la Turquie du quotidien Die Welt, plusieurs élus allemands réclament d'interdire l'entrée sur le territoire allemand au président Erdoğan, qui souhaite venir faire campagne pour son référendum. Le reporter âgé de 43 ans est accusé de propagande en faveur d'une organisation terroriste. Quelles sont les motivations d’Ankara et quelle devrait être la réaction de Berlin ?

Des représentants de l’UE ont réprouvé la prise en main par le gouvernement du journal d’opposition turc Zaman. Il avait été mis sous tutelle de l’Etat vendredi avant que la police n'investisse les locaux de la rédaction. Beaucoup de commentateurs jugent bien trop complaisante la critique adressée à Ankara.

Le procès intenté contre les deux journalistes turcs Can Dündar et Erdem Gül s'ouvre vendredi à Istanbul. Ils sont accusés d'avoir rapporté de supposées livraisons d'armes par les services secrets turcs en Syrie. La presse turque se range majoritairement derrière les journalistes.