L'UE réexamine son aide aux Palestiniens
Suite aux attaques du mouvement islamiste radical Hamas contre Israël, l'aide au développement pour les Palestiniens fait l'objet de vives controverses. Si le commissaire européen Olivér Várhelyi avait annoncé un arrêt des versements, sur lequel il est rapidement revenu, le président du Conseil européen, Charles Michel, a mis en garde contre une suspension des aides financières. Une interruption n'est plus à l'ordre du jour, mais l'assistance fera l'objet d'un réexamen. Les avis des commentateurs sont partagés.
L'Europe doit être implacable
Hospodářské noviny plaide en faveur d'un arrêt immédiat des aides européennes aux Palestiniens :
«Face au choix entre une punition collective des Palestiniens et le risque qu'une partie des aides ne tombe aux mains de terroristes barbares qui ont fait un carnage sur un festival de musique, un être civilisé optera pour la punition collective. ... On a pourtant des raisons de douter que l'UE agisse avec la fermeté requise. Elle avait déjà coupé ses aides aux Palestiniens par le passé, quand le Hamas était arrivé au pouvoir en 2006. Mais elle les a reconduites quand le gouvernement de Mahmoud Abbas a pris le pouvoir en Cisjordanie. Gaza, sous le contrôle du Hamas, a également bénéficié d'aides financières. Nous voyons aujourd'hui comment une partie de cet argent a été dépensée.»
Une situation déjà très critique
Il faut absolument maintenir l'aide au développement, argumente de son côté Kurier :
«Aujourd'hui déjà, 80 pour cent des Palestiniens de Gaza ne peuvent pas survivre sans aide internationale. Maintenant qu’Israël lance ses frappes de représailles et que les fournitures d'électricité, de diesel et de vivres ont été coupées, cette aide est plus urgente que jamais. Les livraisons venant d'Autriche à ce jour sont de nature purement humanitaire : médicaments, approvisionnement en eau, éducation. Suspendre cette aide ne ferait qu'empirer les choses - à Gaza, mais aussi en Cisjordanie.»
Parler d'une seule voix
El Mundo appelle l'UE a davantage de cohésion, gage de crédibilité :
«Une fois de plus, l'Europe a affiché ses dissensions internes et montré qu'elle n'avait pas le réflexe de faire bloc dans sa réaction à l'attaque du Hamas. Ses virevoltes témoignent de la même improvisation et du même manque de convergence que lorsqu'il était question d'envoyer des chars Leopard à l'Ukraine, et rappellent la cacophonie des politiques sanitaires au début de la pandémie. ... Si elle ne veut pas galvauder sa crédibilité, l'UE doit parler d'une seule voix. Priver les Palestiniens d'aides aurait été une erreur, car cela aurait mis sur le même plan les terroristes et la population civile, victime de ces criminels.»