Bratislava adopte une réforme controversée de la justice
Le Parlement slovaque a validé la réforme judiciaire controversée du gouvernement de Robert Fico. Selon ses détracteurs, les délits de corruption commis lors des précédents mandats du SMER, le parti de Fico, pourraient ainsi être classés sans suite. Des dizaines de milliers de Slovaques avaient manifesté pendant des semaines contre la réforme. La présidente du pays, Zuzana Čaputova, entend déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle.
L'espoir meurt en dernier
Si Fico a pu faire passer sa réforme sans être inquiété, Denník N ne se résigne pas :
«Fico et sa coalition font aujourd'hui au Parlement la promotion du nouveau code pénal. Mais il reste la présidente Zuzana Čaputová et la Cour constitutionnelle - ainsi que des citoyens mobilisés. L'élection présidentielle sera déterminante. Si les démocrates s'opposent à l'entrée du candidat de Fico, Peter Pellegrini, au palais présidentiel, alors ce pourrait être l'amorce d'un tournant.»
Une volonté de blanchir les corrompus
Il est peu probable que la réforme finisse par être retoquée, écrit Hospodářské noviny :
«Cette révision du droit pénal supprime le Parquet spécial, réduit les peines prévues pour des délits graves comme la corruption et abrège les délais de prescription. La nouvelle loi doit entrer en vigueur le 15 mars. La Cour constitutionnelle, après tous les changements entrepris par le gouvernement Fico, représente la dernière garantie d'Etat de droit ; mais même si elle entendait la contestation, les juges n'auront pas suffisamment de temps pour évaluer la loi avant cette date. ... Or un jour de validité suffira pour réduire les peines des personnes condamnées, ou mettre fin définitivement à la pénalisation des délits déjà commis en matière de propriété et d'économie.»