L'Etat de droit menacé en Grèce, selon les eurodéputés
Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant l'état "préoccupant" de l'Etat de droit en Grèce. Sont notamment critiqués la mise sous surveillance de rivaux politiques, les atteintes à la liberté de la presse, la corruption et les refoulements (pushbacks) illégaux et systématiques de migrants. Ce texte, non contraignant, appelle néanmoins la Commission à ouvrir des enquêtes.
Minimiser l'affaire ou la prendre au sérieux ?
Dans le quotidien conservateur Kathimerini, la chroniqueuse Xenia Kounalaki fait le commentaire suivant :
«Le gouvernement a deux options. Soit faire comme si la résolution n'avait aucune importance, en s'attachant à la discréditer, en fustigeant les intentions présumées de ceux qui ont voté pour elle, et en mettant en avant le taux de croissance économique et autres données favorables ; soit la prendre au sérieux, en partant du principe qu'il serait préférable, surtout dans la perspective des élections européennes, de ne pas être classé dans la même catégorie que la Hongrie, pays synonyme d'isolement européen.»
Les choses se compliquent pour Mitsotakis
Dans Documento, le journaliste d'investigation Kostas Vaxevanis écrit :
«Manfred Weber, président du PPE et ami de Mitsotakis, a cherché à faire adopter une formulation alternative de cette condamnation, mais il n'est même pas parvenu à convaincre ses propres députés. ... Mitsotakis ne s'attendait pas à une telle levée de boucliers internationale. Il pensait pouvoir éviter d'être malmené sur la scène internationale en empêchant que les informations ne quittent la Grèce. Mais les choses sont néanmoins arrivées au niveau des institutions européennes, et elles risquent de se corser davantage, car le Parquet européen pourrait se pencher sur plusieurs de ces affaires.»