La Turquie, dix jours avant les municipales
Les élections municipales qui se tiendront dans tout le pays, le 31 mars, auront valeur de baromètre pour le président, Recep Tayyip Erdoğan, et son parti, l'AKP. A Istanbul, une réélection du candidat d'opposition, le maire actuel Ekrem İmamoğlu, est possible. La presse nationale évoque des facteurs susceptibles d'influencer le résultat du vote.
La reprise n'a pas été au rendez-vous
L'économie n'a pas pu se relever, écrit Birgün :
«Ces dernières semaines, on a observé une activité accrue sur les marchés des devises et de l'or. L'explication : les liquidités tant attendues ne sont pas au rendez-vous ; de surcroît, elles quittent le pays, lentement mais sûrement. A force d'entendre dire à tout bout du champ que tout dépend des flux monétaires venant de l'étranger, les bailleurs de fonds vont exploiter à fond ce filon et déploieront tout leur talent de négociation pour arracher des concessions supplémentaires. ... Il y a un seul vrai responsable à ce désastre : le régime AKP et ses différents protagonistes, qui, par leur mauvaise politique et leurs choix hostiles aux travailleurs, ont plongé le peuple dans une pauvreté incroyable.»
L'abstentionnisme serait une automutilation
Artı Gerçek a la conviction que le vote des électeurs d'opposition déçus sera déterminant :
«Le groupe des électeurs mécontents est l'un des principaux facteurs susceptibles d'influencer l'issue de ce scrutin. Aux législatives de 2023, la défaite de l'alliance d'opposition, pourtant si proche de la victoire, a provoqué une grande démoralisation. Beaucoup d'électeurs veulent exprimer leur mécontentement vis à vis du front d'opposition, et tout particulièrement de Kılıçdaroğlu et du CHP, en boycottant le scrutin. ... Mais le seul moyen de protéger notre économie, notre vie culturelle et nos acquis sociaux passe par la politique. L'abstention revient donc à pratiquer une forme d'automutilation.»