Hongrie : une affaire délicate pour le gouvernement ?
Des enregistrements remontant à janvier 2023 et divulgués par le politique hongrois Péter Magyar compromettraient des membres du gouvernement Orbán. On y entend une conversation entre Magyar et Judit Varga, qui était alors son épouse et ministre de la Justice, laquelle reconnaît que le gouvernement serait intervenu pour faire disparaître de dossiers d'instruction un certain nombre de preuves, à dessein de protéger des fidèles d'Orbán d'accusations pour corruption. Les commentateurs jugent la situation délicate.
Un test pour l''Etat de droit'
Válasz Online est curieux de voir le traitement que la justice réservera au dossier :
«Il sera intéressant de constater si, dans ce cas concret, nous pouvons nous attendre à l'ouverture d'une instruction impartiale et complète. La situation est d'autant plus compliquée qu'en l'occurrence, le Parquet enquête pour ainsi dire contre lui-même, et que la Hongrie n'a pas de service spécialisé dans les enquêtes anticorruption qui soit entièrement découplé des autres institutions judiciaires. Le traitement de ce dossier par les autorités répondra donc à la question cruciale pour l'intérêt commun soulevée par cette affaire : la Hongrie est-elle encore un Etat de droit ?»
Un dangereux mélange des genres
hvg émet des doutes sur Péter Magyar :
«Nous ignorons toujours, onze jours après que Peter Magyar soit entré en dissidence, si qui que ce soit rallierait la liste imaginaire du parti dont il parle. ... Comment entend-il s'y prendre pour restaurer l'Etat de droit ? Est-il à la hauteur de la tâche, lui qui attend 15 mois avant de transmettre au Parquet des enregistrements qu'il juge être explosifs ? Avant son divorce, l'Etat mafieux ne lui posait-il aucun problème de conscience ? Dans le drame qui se déroule sous nos yeux, la vie privée empiète sur la politique, et la politique devient une confrontation privée.»