Slovaquie : vers une liquidation de la radio-télévision publique
Le gouvernement slovaque du Premier ministre Robert Fico entend bien dissoudre la radio-télévision publique RTVS, comme il l'avait annoncé. Un nouveau groupe de médias, baptisé STVR, doit être créé. La réforme sera soumise au vote du Parlement cet été. Les critiques accusent le gouvernement de vouloir créer des médias de propagande.
Une journée noire pour la liberté des médias
Pravda critique le projet :
«Le passage [de RTVS] à STVR, qui restitue l'attribut 'slovaque' au nom, n'est qu'un détail. Le point essentiel est lié aux modalités de désignation du directeur général, avec un droit de regard plus important encore accordé à l'Etat, qui sera détenu par les trois grands partis de la coalition dans les années à venir. La ministre chargée des médias, Martina Šimkovičová, assure qu'elle respectera la loi européenne sur la liberté de la presse. Mais les collaborateurs de RTVS accordent visiblement peu de crédit à ces propos : lors de cette 'journée noire' [le 25 avril], ils se sont rendus au travail vêtus de noir ou avec un brassard noir.»
Bientôt un groupe d'Etat
Pour Denník N , les choses sont claires :
«Il n'y aura certes pas d'instance de censure directe - comme cela était prévu au départ -, mais l'essentiel reste le même : on transforme les médias publics en appareil au service du pouvoir. La nouvelle chaîne, nommée STVR, sera soumise à un comité de contrôle composé de neuf membres élus pour six ans. Trois d'entre eux seront nommés par le ministère de la Culture, un par le ministère des Finances, et les cinq autres par le Parlement, où la coalition gouvernementale est majoritaire. L'actuel directeur de RTVS, Ľuboš Machaj, sera automatiquement limogé dès que la loi aurait été promulguée - alors que son mandat courrait jusqu'en 2027.»