Israël : Gantz quitte le cabinet de guerre

Benny Gantz, ex-chef de l'armée très populaire en Israël, a annoncé sa démission du gouvernement d'urgence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Il a fini par mettre sa menace à exécution : retirer son soutien au cabinet de guerre constitué après l'attaque terroriste du Hamas si le chef du gouvernement ne se résolvait pas à présenter un plan d'action sur l'après-guerre dans la bande de Gaza. Même sans le parti de Gantz, Nétanyahou dispose d'une majorité parlementaire.

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The Economist (GB) /

L'étau se resserre autour de Nétanyahou

Sans l'effet modérateur de ce contrepoids, la pression exercée sur Nétanyahou va augmenter, fait valoir The Economist :

«Ses partenaires centristes lui manqueront cruellement. Car ils l'ont aidé à contrebalancer les exigences des faucons, partisans d'opérations militaires encore plus dévastatrices. Céder à leurs insistances isolerait encore plus le pays sur le plan international et aggraverait la crise sans précédent avec les Américains. Nétanyahou continuera d'essayer de jouer la montre mais tôt ou tard, il devra bien choisir entre l'escalade et l'apaisement.»

Süddeutsche Zeitung (DE) /

Cap sur des élections anticipées

Il n'y a toujours pas de déblocage de la situation en vue, écrit le correspondant de Süddeutsche Zeitung en Israël Peter Münch :

«Malgré le départ de Gantz, Nétanyahou conserve sa majorité au Parlement. S'il maintient sa coalition avec les sionistes religieux d'extrême droite, les prochaines législatives n'auront pas lieu avant l'automne 2026. A présent, l'influence extrémiste des ministres de la Police, Itamar Ben-Gvir, et des Finances, Bezalel Smotrich, ainsi que de leur entourage, est appelée à augmenter. Le gouvernement en devient encore plus imprévisible. ... Gantz mérite le soutien : des amis et des alliés d'Israël. Ceux-ci doivent définir clairement quel modèle ils soutiennent pour Israël. L'objectif doit être de préparer le terrain à des élections anticipées, de mettre un terme à la funeste domination de Nétanyahou et d'empêcher la région de s'enfoncer dans l'abîme.»