Slovaquie : Pellegrini devient officiellement président
Après cinq ans de mandat, la libérale Zuzana Čaputová laisse la place à Peter Pellegrini à la présidence de la Slovaquie. Pellegrini appartient au camp gouvernemental de Robert Fico. Les chroniqueurs rendent hommage à Čaputová et se demandent ce qu'il faut attendre de son successeur.
Le contraire de sa prédécesseure
Denník N compare les deux politiques :
«Ils sont tous deux issus de la même génération et comptent depuis longtemps parmi les politiques les plus fiables du pays - mais ce sont leurs seuls points communs. ... Les adversaires politiques de Čaputová disaient d'elle qu'elle n'était qu'une marionnette. Mais c'est bien Pellegrini qui, en dépit d'une rébellion trompeuse et éphémère, a toujours suivi les directives de Robert Fico. Čaputová était respectée à l'étranger. Pellegrini aura fort à faire pour surmonter la défiance résultant de la dégradation de la position slovaque, notamment auprès des alliés. Bien entendu, sa volonté de se démarquer de sa prédécesseure n'est pas nécessairement une mauvaise chose en soi.»
Čaputová peut partir la tête haute
Hospodářské noviny écrit :
«Des évènements majeurs sont survenus au cours du mandat de Čaputová. La pandémie, puis l'inflation, qui a dépassé les prévisions les plus folles. ... Une guerre s'est aussi déclarée dans notre voisinage, et la gouvernance slovaque de l'époque, sous l'égide de la présidente, a alors choisi de se ranger du bon côté de l'histoire - un choix pourtant sanctionné par la majorité de la nation. Selon les sondages, les Slovaques sont en effet le peuple le plus prorusse du flanc Est de l'OTAN. Dans ce contexte, il relève pratiquement du miracle que le pays ait su préserver les valeurs libérales occidentales. Čaputová peut donc partir la tête haute et se consacrer dorénavant à la science, comme elle l'a annoncé.»
Vers un refroidissement des relations tchéco-slovaques ?
Respekt doute que les relations entre les deux pays voisins restent au beau fixe :
«Contrairement à Čaputová, Pellegrini et son collègue au gouvernement, Robert Fico, ont attaqué la République tchèque à plusieurs reprises. Pellegrini a affirmé que nous adoptions des positions bellicistes dans notre aide à l'Ukraine. Fico a laissé entendre que tous les pays occidentaux étaient des va-t-en-guerre, et il a même qualifié le président tchèque, Petr Pavel, de marionnette américaine. Difficile, dans de telles conditions, d'entretenir des relations de qualité. La partie tchèque privilégiera certainement une approche objective et honnête, qui sera néanmoins froide et minimaliste.»