Slovaquie : première apparition de Fico depuis son attaque
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, grièvement blessé par balles il y a trois semaines environ, a pris la parole dans un message vidéo. Il y déclare pardonner l'auteur des tirs mais accuse l'opposition et les médias d'avoir créé un climat de haine. Les commentateurs slovaques regrettent que Fico n'ait pas saisi l'occasion pour apaiser la situation.
Pas d'accents réconciliateurs
Sme n'apprécie pas la disposition d'esprit du Premier ministre :
«Fico a parlé, mais pas de réconciliation. ... Il a fait le choix de désigner des coupables collectifs. Il tend un doigt accusateur sur les médias et l'opposition politique, à laquelle il reproche son agressivité. On conçoit que Fico soit en colère et blessé. Il a été victime de tirs, c'est incontestable. Et aussi victime de haine. Mais il a aussi contribué pendant des années à alimenter ce climat haineux.»
Le débat de fond n'a pas eu lieu
Denník Postoj n'est guère plus optimiste :
«Après l'attaque, tous les protagonistes - la coalition, l'opposition et les médias - avaient été invités à réfléchir un tant soit peu à leur part de responsabilité dans le climat toxique qui menace de peser durablement sur la société. Les premières prises de parole du chef du gouvernement ne laissent toutefois rien augurer de bon. Car en fin de compte, le débat de fond n'a pas eu lieu. ... Jusqu'ici, le retour à la normale tant invoqué est un échec sur toute la ligne. Après l'attaque et les premières déclarations du Premier ministre blessé, la Slovaquie reste un pays sous le coup d'une polarisation maladive.»