Trump obtient une immunité partielle

La Cour suprême américaine a statué sur le degré d'immunité des anciens présidents visés par des poursuites judiciaires. Selon le jugement rendu, la règle de l'immunité doit s'appliquer au moins aux actes officiels. La majorité des juges (six contre trois), de tendance ultra-conservatrice, a réussi à s'imposer. La presse européenne commente ce que cette décision signifie pour les procès en cours contre l'ex-président Trump

Ouvrir/fermer tous les articles
Der Standard (AT) /

Une nouvelle justice partisane pour l'éternité

Le jugement nuit à la séparation des pouvoirs, met en garde le quotidien Der Standard :

«Pendant des années, les conservateurs américains ont mis en garde contre les 'activist-judges', ces juges soi-disant libéraux et militants qui interpréteraient le droit selon leurs opinions sur les questions sociétales. La décision qui vient d'être prise par les six juges nommés par des présidents républicains montre que ... ces accusations de partialité visaient à détourner l'attention de leurs propres intentions. Ce procès entre Trump et les Etats-Unis a des répercussions qui vont bien au-delà de la faveur que la Cour suprême rend ainsi à l'ex-président. 'Nous redéfinissons les règles du jeu pour l'éternité', a déclaré le juge suprême conservateur Neil Gorsuch lors d'une audience sur l'affaire. Sur ce point, on ne peut que lui donner raison, hélas.»

The Economist (GB) /

Tout pourrait désormais tomber à l'eau

Le verdict est une grande victoire pour Trump, estime The Economist :

«Il est quasi sûr que les accusations à l'encontre de Trump, soupçonné d'avoir tenté de ravir la victoire à son adversaire lors des élections de 2020, ne seront pas entendues avant les élections de novembre, voire qu'elles ne le seront jamais. ... Le dossier fédéral instruit par [le procureur spécial] Jack Smith contre Trump tombe donc à l'eau. Il pourrait être repris une fois que la juge Tanya Chutkan aura défini les chefs d'accusation déposés contre l'ancien président pour ses agissements officieux (et donc punissables). Mais comme il ne reste que quatre mois avant les élections, il y a peu d'espoir que Smith puisse présenter ces preuves à temps à un jury. Et si Trump gagne les élections, il ordonnera certainement à son procureur général de classer l'affaire.»