France : le NFP propose sa candidate pour Matignon
Le Nouveau Front populaire (NFP), l'alliance de gauche arrivée en tête des législatives en France, s'est entendu sur une candidate commune au poste de Premier ministre : Lucie Castets, 37 ans, économiste et haut fonctionnaire. Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué qu'il ne désignerait un Premier ministre qu'après les Jeux olympiques, mi-août. La presse du pays est divisée.
Hors sol
Le journal Les Echos critique le programme du NFP, qu'il juge inquiétant et difficilement applicable :
«Nom ou pas nom, cela ne change rien à l'absence d'une majorité parlementaire durable. ... L'avance de la gauche n'est que relative - elle est seulement moins minoritaire que les autres. L'effet de ce compromis obtenu in extremis sur un nom ne peut pourtant cacher l'essentiel. L'essentiel est que le programme sur lequel elle s'est mise d'accord n'est pas seulement inquiétant. Il est hors sol. Reposant sur une vision hydraulique de l'économie (on injecte des milliards de dépenses publiques d'un côté, il en sort automatiquement de la croissance), il fait courir des risques sur la balance commerciale, l'investissement, l'emploi et la fuite des capitaux.»
Une solution saine
Pour Libération, Lucie Castets incarne le changement de cap dont le pays a besoin :
«Imaginer, comme Emmanuel Macron semble le faire, que la majorité sortante peut (et même doit) rester centrale malgré la sévère sanction qui l'a visée au premier tour des législatives – et que pour ce faire elle ne doit pas hésiter à se soumettre à une droite qui semble bien décidée à profiter de la faiblesse d'Ensemble pour se poser en groupe pivot – voilà qui serait un terrible signal démocratique. ... Il doit y avoir une rupture après ce scrutin législatif. Nommer Lucie Castets au nom du NFP apparaît comme la solution la plus naturelle, la plus saine, celle qui s'apparenterait le moins à une manœuvre.»