Législatives autrichiennes : l'extrême droite bientôt au pouvoir ?

Les Autrichiens renouvelleront dimanche le Nationalrat, la chambre basse du Parlement. Selon les sondages, le parti populiste de droite FPÖ pourrait finir en première place et reléguer le parti conservateur ÖVP au second rang. Les éditorialistes s'interrogent sur les répercussions que cette éventualité aurait sur le pays et sur les scénarios de coalition possibles.

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Kurier (AT) /

Retrouver un terrain d'entente

Kurier se penche sur la polarisation de la société :

«Les forces centrifuges, les clivages – grossièrement amplifiés par le prisme d'Internet – semblent avoir atteint un point critique, qui exige que l'on déclare l'état d'urgence pour la démocratie : chacun campe sur ses positions, se croyant détenteur de la vérité ultime, sans volonté de conciliation. C'est peut-être pour cela que la démocratie dans le monde connaît un sursaut de vivacité – même si elle est en grand péril. ... Le principal défi des prochaines années sera de retrouver un terrain d'entente – de s'accorder sur une vérité commune.»

Tygodnik Powszechny (PL) /

Les phénomènes météos extrêmes affaiblissent les extrémistes

Tygodnik Powszechny gage que les inondations auront ouvert les yeux des électeurs sur l'importance que peut avoir la politique environnementale :

«Beaucoup d'observateurs pensent que les épisodes météorologiques extrêmes qui ont frappé l'Autriche pourraient avoir inversé la tendance dans l'opinion. Et que beaucoup d'Autrichiens pourraient hésiter à voter Kickl [chef du FPÖ], lui qui critique les projets de politique environnementale de la coalition gouvernementale chrétien-démocrate/écologiste et a des propos offensants pour ses adversaires, qu'il accuse de 'communisme climatique' dans des débats. L'opinion prend tout de même lentement conscience du fait que c'est grâce aux mesures de renaturation des cours d'eau de Basse-Autriche que des inondations pires encore ont pu être évitées dans la région.»

Diena (LV) /

Des majorités instables en vue

Diena évoque l'hypothèse d'une coalition droite/extrême-droite (ÖVP/FPÖ) :

«Aucun autre attelage, dans une configuration bipartite, ne devrait disposer d'une majorité au Parlement. Mais cette alliance est néanmoins improbable. Car si les deux partis se retrouvent sur les questions de politique intérieure, leurs visions divergent fondamentalement en politique étrangère. La simple éventualité que le chef de file du FPÖ, Herbert Kickl, puisse obtenir le siège de Premier ministre effraie les politiques des partis traditionnels et l'Europe dans son ensemble. Voilà pourquoi une coalition tripartite s'avère plus vraisemblable. ... Le problème, c'est qu'une telle solution ne fait que réduire un peu plus l'appétence des électeurs pour les partis traditionnels.»