Roumanie : comment gérer la dette ?
La Roumanie chiffre à huit pour cent de son PIB son déficit budgétaire prévisionnel pour 2024. L'UE tolère un endettement supplémentaire maximum de trois pour cent, la dette globale devant être inférieure à 60 pour cent du PIB du pays. Bruxelles a sommé la Roumanie et d'autres pays lourdement endettés de lui présenter au mois d'octobre un plan détaillé pour les années à venir. La presse roumaine n'est pas très optimiste.
Une incertitude qui oblige à avoir des réserves
Adevărul évoque une équation à plusieurs inconnues, qu'il juge difficile à résoudre :
«On ignore dans quelle mesure l'agriculture contribuera au PIB du pays, après une année de sécheresse. Autre inconnue : qui prendra le relais de la politique après les législatives [de décembre] ? Si la formation d'un gouvernement est compliquée, nous attaquerons l'année 2025 sans avoir voté de budget. Nous ne savons pas non plus quel tour prendra la guerre qui fait rage aux frontières de la Roumanie, ni les dépenses militaires que nécessitera la protection de la frontière. ... Dans la situation actuelle, se priver de réserves budgétaires, avec une dette de 52 pour cent du PIB, serait une aberration.»
Des dettes de plus en plus lourdes
Jurnalul National fait part de son inquiétude face aux nouveaux emprunts contractés par l'Etat :
«La Roumanie entre dans un bar, commande une boisson et dit au patron de le mettre sur son ardoise. A quoi le patron lui répond : 'Pourquoi ne pas essayer d'économiser un peu ? L'ardoise est de plus en plus longue'. La Roumanie répond en souriant : 'Pour être franc, c'est vrai que j'ai beaucoup de factures à payer.' Il n'y a vraiment pas de quoi en rire. La Roumanie devient dépendante de crédits étrangers dont elle a besoin pour couvrir ses dépenses courantes et combler son déficit budgétaire. Les emprunts peuvent apparaître comme une solution à court terme. Mais à long terme, ils alourdissent encore plus le fardeau financier.»