Lituanie : quelle sera l'issue des élections législatives ?
Les Lituaniens sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour des élections législatives. La composition définitive du Parlement, le Seimas, sera déterminée à l'issue du second tour, deux semaines plus tard. Les commentateurs se penchent sur la campagne électorale et jaugent les chances de réussite du gouvernement sortant.
Un désaveu probable du gouvernement
Pour le politologue Vladimiras Laučius, un changement de gouvernement se profile, comme il l'écrit dans 15min :
«Le dernier sondage réalisé à l'approche des élections législatives indique que les conservateurs au pouvoir (TS-LKD) seront devancés non seulement par les sociaux-démocrates (LSDP), mais aussi par le parti nationaliste de Remigijus Žemaitaitis (Nemuno Aušra). ... Il est évident que s'ils obtiennent nettement moins de sièges au nouveau Seimas, les conservateurs au pouvoir ne seront pas en mesure de garder la marge de manœuvre dont ils disposent avec la coalition actuelle, même si les trois partis libéraux dépassent le seuil des cinq pour cent.»
Toujours la même rengaine
La campagne électorale ne fait pas justice à l'essor économique que connaît le pays actuellement, s'agace Verslo žinios :
«Alors que la campagne touche à sa fin, force est de constater que la question de la croissance économique, qui aurait pu donner aux électeurs lituaniens plus d'espoir et de confiance en l'avenir, n'a pas dominé le débat. Le discours public des politiques s'est à nouveau fourvoyé dans des récriminations totalement infructueuses, ou dans de vaines et douces promesses d'une nouvelle Lituanie, qui sera quasi métamorphosée ces quatre prochaines années. ... A les entendre, tout va mal dans la Lituanie d'aujourd'hui, alors que nous vivons un 'âge d'or' selon les économistes.»
Le président devrait se montrer plus impartial
Le rédacteur en chef d'IQ, Ovidijus Lukošius, écrit :
«Une nouvelle tendance se profile dans ces élections : l'ingérence du président Gintanas Nausėda en faveur du Parti social-démocrate (LSDP) et l'injonction faite à Vilija Blinkevičiūtė, présidente du parti, de candidater au poste de chef du gouvernement, contre la volonté de l'intéressée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président a manqué de respect, voire méprisé les électeurs, mu par la phobie des conservateurs qui s'est emparée de lui.»