Slovaquie : l'attentat contre Fico n'était pas un acte terroriste
L'attentat contre le chef du gouvernement slovaque Robert Fico en mai 2024 n'était pas, du point de vue de la justice, une attaque terroriste mais une 'simple' tentative d'assassinat. La Cour suprême a ainsi infirmé le jugement du Parquet général du pays. Ces derniers jours, Fico avait lui-même à nouveau mis en avant l'existence d'un lien dangereux et complexe entre l'auteur de l'attentat, un retraité, et l'opposition.
Pas d'acte terroriste selon les juges
Aktuality.sk commente le jugement :
«Dès les premières minutes qui ont suivi l'attentat, certains ont affirmé qu'il s'agissait d'une attaque contre l'ensemble de la société ou contre la démocratie. Au sens figuré, on peut toujours qualifier ainsi ce genre d'agissement. Une attaque contre le Premier ministre est en effet un acte extrêmement grave et inexcusable dans une société démocratique. ... Si c'est un sentiment de haine envers le Premier ministre qui a motivé l'auteur (y compris pour des raisons politiques), il ne s'agit toutefois pas de terrorisme du point de vue du droit pénal. Dans une société démocratique, une attaque contre un politique n'est pas automatiquement une attaque contre l'Etat. Pas même si ce politicien gouverne le pays tout entier.»
Un moyen d'attirer l'attention
Fico a intérêt à ce que cette tentative d'assassinat ne soit pas le fait d'une personne isolée, fait valoir Denník N :
«Le Premier ministre a un besoin impérieux et incessant de se mettre en avant à travers cet attentat. Si son auteur n'avait été qu'un retraité lambda radicalisé, sans l'intervention d'un contexte conspirationniste, l'agression aurait paru trop banale à ses yeux. ... En revanche si l'attaquant entretenait des liens avec l'opposition du pays, ou avec une formation nébuleuse recherchée par les services secrets, alors ces événements prendraient une tout autre dimension. Car une personne victime d'un réseau de puissances obscures peut se faire valoir bien davantage qu'une mouche prise au piège d'une araignée dans un grenier isolé.»