Royaume-Uni : que penser du budget travailliste ?
Le gouvernement Labour britannique entend augmenter les investissements publics, financés par l'emprunt et par des hausses d'impôts qui demanderont un effort particulier aux entreprises, aux plus aisés et aux investisseurs financiers. Les 48 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires attendues sont censés relancer l'économie et améliorer les services publics, a indiqué la ministre des Finances, Rachel Reeves, lors de la présentation du budget prévisionnel. Dans la presse du pays, scepticisme et louanges se côtoient.
Une occasion manquée
The Times se dit plus que sceptique :
«Reeves a globalement choisi de perpétuer le modèle existant, qui phagocyte de plus en plus l'économie productive afin de nourrir l'hydre de notre population vieillissante et des prestations non réformées dont celle-ci est tributaire. ... [Le précédent ministre des Finances] George Osborne avait choisi d'infliger des souffrances au pays, par le biais de coupes budgétaires. Reeves inflige des souffrances similaires, par le biais cette fois-ci de hausses d'impôts pour la population active. Mais même avec 40 milliards de livres [48 milliards d'euros], de nouvelles recettes fiscales et une pléthore de nouveaux crédits, le compte n'y est pas. L'objectif unique de ce budget aurait dû être de changer la donne, en misant tout sur la croissance.»
Un bon début
Le quotidien Financial Times voit dans l'ébauche du budget un projet ambitieux et un bon départ :
«Cela marque un tournant pour le Royaume-Uni, dans le sens d'un modèle économique dans lequel l'Etat aura un rôle nettement plus fort, avec un taux d'imposition qui devrait être porté à son plus haut niveau de l'après-guerre. La majeure partie de la charge fiscale reviendra aux entreprises. Le projet de Reeves marque l'amorce d'un travail rigoureux pour stabiliser les services publics, accroître les investissements de capitaux et améliorer les règles budgétaires. ... Le premier budget de Reeves contribue à rénover les bases d'une économie britannique qui revient de loin.»