Baltique : l'OTAN veut mieux protéger les infrastructures

Réunis en sommet à Helsinki, les huit Etats membres de l'OTAN riverains de la mer Baltique ont adopté une feuille de route commune pour lutter contre les actes de sabotage. L'initiative, baptisée "Baltic Sentry", se fixe l'objectif de surveiller le trafic maritime, au moyen de drones et de navires de guerre. Gazoducs et câbles sous-marins ont régulièrement été endommagés ces derniers temps. Sont notamment soupçonnés, derrière ces dégradations, l'action de navires de la "flotte fantôme" de la Russie.

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Turun Sanomat (FI) /

L'alliance hausse le ton

La Finlande peut être satisfaite de l'issue de la rencontre, fait valoir Turun Sanomat :

«Le message du sommet est clair. Les pays concernés prennent les attaques sur les infrastructures sous-marines très au sérieux et renforcent leur collaboration avec l'OTAN et avec l'UE. L'objectif est de déjouer les agressions en renforçant la surveillance et en intervenant aussi vite que possible. La Baltique revêt une importance majeure pour l'OTAN. ... Un message clair et une coopération plus étroite entre les pays de l'OTAN dans la Baltique est de bon augure pour la Finlande et les Etats baltes. La solide assise de l'OTAN permettra également de lancer des opérations hybrides dans l'hypothèse d'une menace.»

Frankfurter Allgemeine Zeitung (DE) /

Un avant-goût de ce qui nous attend

La Russie peut considérer ses interférences comme des réussites, juge Frankfurter Allgemeine Zeitung :

«Car les répercussions réelles sont plus importantes que les dégâts matériels : les attaques génèrent une incertitude - qui sait ce qu'il adviendra ensuite ? -, mobilise les ressources de l'Occident, et font vaciller les règles internationales en vigueur. Les réactions des Etats membres de l'OTAN l'attestent. ... Il s'agit d'un avant-goût de ce qui menace l'Europe dans les prochaines années. Car dans le cadre de sa guerre hybride, le régime russe ne cessera de chercher de nouvelles faiblesses dans les infrastructures européennes - et pas uniquement en mer.»

Kaleva (FI) /

Se préparer à tous les coups tordus

La Russie ne cessera de chercher de nouveaux moyens d'affaiblir l'Occident, renchérit Kaleva :

«On verra dans quelques mois si les mesures adoptées à Helsinki auront de premiers effets sur les activités de la Russie et de ses alliés. A la fin de la semaine dernière, les Etats-Unis ont adopté de nouvelles sanctions strictes contre les navires de la flotte fantôme [russe] ; des sanctions qui, selon les informations, entravent déjà l'écoulement des marchandises russes dans les ports de la planète - des exportations vitales pour son économie. Cette flotte est toutefois considérable et comprend plusieurs centaines de navires. Pour l'entraver, il faudra donc être bien préparé et user de dissuasion. On peut en effet s'attendre à ce que la Russie ait recours à moult machinations. Lorsqu'un procédé devient inopérant, elle en cherche aussitôt un autre.»

Jydske Vestkysten (DK) /

Suivre la flotte fantôme de près

Jydske Vestkysten préconise un contrôle plus strict des navires de la flotte fantôme de la Russie en Baltique :

«Nous avons l'obligation de contrôler les navires avant qu'ils ne s'engagent dans le passage de Kattegat [entre le Danemark et la Suède]. Si leur état technique est inacceptable, ou bien si leur couverture par les assurances est insuffisante, ces navires doivent être bloqués - si nécessaire avec la plus grande fermeté, en faisant intervenir la marine et en sollicitant l'aide de nos alliés, par exemple l'Allemagne et la Pologne. ... La Russie ne tolérerait pas un tel blocage sans rien faire, mais il est peu probable qu'elle prenne le risque d'une confrontation militaire avec l'OTAN.»

Berlingske (DK) /

Envisager des armes nucléaires au Groenland

Berlingske salue les vues exprimées par la Première ministre danoise, Mette Frederiksen :

«Lors de la conférence de presse à l'issue du sommet, elle s'est ralliée à l'avis du Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, qui a affirmé : 'La Suède n'est pas en guerre, mais elle n'est pas en paix non plus.' Et Frederiksen de renchérir : 'On ne peut plus dire qu'on est en paix.' Elle a raison, et c'est pourquoi on ne devrait pas rejeter la protection militaire que nous proposent les Américains. Si ceux-ci jugent nécessaire de déployer des armes nucléaires au Groenland, il faut les autoriser à le faire.»